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RAPTOR KING – Dinocalypse (EP)

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La pochette de fin du monde de cet album, avec un saurien menant quelques individus au faciès pas trop engageant indique tout de suite qu’il ne va pas être question ici de poésie parnassienne ou de romantisme néo-apostolique. On imagine plutôt un bon petit exercice de métal bien méchant, avec ce dessin qui rappelle certaines pochettes de Megadeth ou de Nuclear Assault. Et effectivement, ça ne rate pas puisque Raptor King nous sort ici un EP de cinq titres fondus dans la plus pure tradition thrash et death metal, bien agressif et épileptique.

Certaines éminences encyclopédiques classent également Raptor King dans le sludge metal. On peut accepter l’argument mais il n’en demeure pas moins vrai que le groupe parvient en fait à associer différents genres rugueux pour un résultat efficace et explosif. Ce groupe vient de Boulogne-Billancourt dans la banlieue parisienne et commet ici son deuxième EP, après la sortie d’un « Dinocracy » sorti en 2015. Les gaillards qui ont fomenté ces attentats contre le système auditif ont déjà assemblé de l’expérience dans d’autres groupes. Thomas Jaëglé (guitare) sévit également dans Conscience (deux albums en 2005 et 2010), a opéré chez Time Curve Simmetry (un petit combo métal prog du début des années 2000) ainsi que chez Inner Chaos, des petits notables heavy qui ont déjà cinq albums au compteur. On l’a aussi vu chez Evenline, tout comme le batteur Don Coco et le guitariste Nightsmoke. Quant au chanteur Raptor V (alias Benjamin Tordjmann), il passe également le temps de vie que Dieu lui a donné sur cette terre à hurler dans des combos comme Decades Of Despair ou Eternal Redeemers.

Le deuxième EP de Raptor King nous offre un condensé de thrash épique (« Dinocalypse »), de sludge menaçant relevé d’un peu de black metal (« The witch »), de heavy metal fier-à-bras (« The long way to rock (pom pom pom pom pom) ») ou de post-black atteint du virus d’Ebola susceptible d’intéresser les fans de Dillinger Escape Plan (« Fight ‘n’ roll »). Tout cela serait sympathique sans plus si une formidable ballade ne venait conclure ce mini-album dans la grandeur. « Lonesome raptor » a les ailes enduites de tristesse et de mélancolie, marqué par un chant caillouteux qui semble gémir du fin fond des berges du Mississippi. On est complètement capté par le morceau et on se réjouit déjà de la transition ultra lourde qui débarque sans prévenir, laissant présager un autre titre de sludge pachydermique. Mais pour une raison inconnue, cette intro prometteuse est subitement interrompue au bout de quelques secondes. Dommage! Les types avaient sans doute épuisé leur budget studio pour une chanson supplémentaire. Mais cette chanson, jeunes gens, il va falloir nous la sortir quand même, nous la coller sur le prochain album parce que ça ne va pas se passer comme ça! On va pétitionner, pleurer devant les portes d’entrée, réclamer à tout crin! Revenez vite, vous êtes trop bons.

Pays: FR
Dooweet Agency
Sortie: 2017/02/13

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