OTIS STACKS – Otis Stacks (EP)
Le projet Otis Stacks naît au cours d’une tournée française impliquant le producteur danois Michael Munch, alias JustMike et le chanteur californien Elias Wallace. Lorsqu’on sait que ces deux individus officient dans le hip hop, on se demande ce qu’un EP comme « Otis stacks » vient faire dans les pages de notre webzine. Cela résulte du serment que nous avons fait devant le front des troupes des critiques musicaux composant notre site, de toujours s’efforcer de chroniquer ce qui arrivait dans nos boîtes à lettres. J’ajouterais aussi la curiosité de me mesurer pour la première fois à une œuvre hip-hop, histoire de découvrir ce que c’est et comment on pouvait descendre en flammes ce genre de musique détestée par-dessus-tout par tout bon rocker qui se respecte.
Et pourtant, alors que je tenais ce disque sous mon énorme flingue et que le lui expliquais que j’avais tellement tiré de balles que je ne savais plus combien il m’en restait dans le barillet, j’ai été soudain pris de commisération envers cette miséreuse pièce de musique, qui ne m’a finalement rien fait et qui possède ses propres aficionados. Je ne vais donc pas flinguer ce disque, qui le mérite pourtant bien, mais juste le laisser repartir petitement vers son univers, avec toutefois sur le derrière la marque de mon godillot clouté.
Composé principalement d’un seul morceau (« Fashion drunk ») accompagné de quatre remixes, « Otis Stacks » est donc le prototype de l’exercice hip-hop, toutefois imprégné d’une petite couche de soul music. La version originale passe encore, avec des intonations que l’on pourrait rattacher à ce bon vieux Al Green. Mais au fur et à mesure que les versions remixées s’accumulent, avec toujours plus de mollesse et de nonchalance, on commence à trouver le temps long. On imagine l’ambiance qui règne dans les bars lounge chics des grandes villes, où ce genre de truc passe dans les oreilles de bobos branchés sirotant du champagne sans vraiment écouter la musique. Et l’on en vient évidemment à soupirer en pensant à nos bonnes vieilles salles de concerts hard rock, où les gens sont pris par le son et se déchaînent avec passion en sirotant de la bière rance et en se jetant sur leurs voisins.
Pas à dire, le hip-hop et le rock sont deux mondes radicalement opposés. On ne portera pas de jugement sur ceux qui s’intéressent à cette musique, juste afin d’éviter des procès en diffamation. Mais la prochaine fois que je vois débarquer un autre disque de ce genre sur ma planche de travail, le flingue parlera une bonne fois pour toutes.
Pays: US/DK
Underdog Records
Sortie: 2016/09/30