SEASONS OF TIME – Closed Doors To Open Plains
Près de 17 ans d’écart entre le premier opus de ce groupe allemand produit en 1997 et celui que votre serviteur chronique aujourd’hui. Comment pourrait-on expliquer un moment de silence aussi long, mais revenons à la genèse de ce groupe et comprenons ensemble ce qui s’est réellement passé. C’est en 1993 que cinq musiciens décident de réaliser un projet musical proche de Genesis, Marillion et Pink Floyd en rassemblant l’influence des seventies et de leur époque. Vient alors en 1997 un premier album concept « Behind the Mirror » qui traite d’un sujet épineux, l’infanticide ! Après cette belle réussite, c’est la période des changements de line-up, mais aussi de la remise en question de certains membres. C’est seulement en 2010 que Dirk Berger relance la machine et, en compagnie de trois autres collaborateurs, entre à nouveau en studio. Nouveau concept-album en vue donc avec Dirk aux commandes ici accompagné de Malte Twarloh, Florian Wenzel et Marco Grühn.
Pas moins de 16 pistes pour ce recueil qui prend racine au départ d’une citation de Charlie Chaplin « Greed has poisoned men’s souls » tiré du film Le dictateur. Le décor est donc planté avec un chant d’oiseaux qui ouvre sur des sonorités de radio et de piano offrant une ambiance légèrement atmosphérique avec, en fond sonore, une guitare aérienne. Le rock progressif qui suit est lui aussi aérien avec toujours la dominance de la guitare qui porte le piano et le chant qui choque un peu ! Manquant de coffre et de personnalité, ce dernier semble décalé par rapport à l’excellente musique proposée par nos amis musiciens. Mais voyons la suite pour nous faire une idée plus concrète avec des passages proches de Pink Floyd, Arena ou Pendragon. Tout cela nous emmène vers un néo-progressif atmosphérique de belle facture avec toujours de très beaux moments à la guitare. L’orchestration est incontestablement arrivée à un grand niveau, cependant c’est le chant qui gâche quelque peu l’ensemble et qui pourrait faire changer certains d’avis sur ce disque. Soyons objectifs car la voix de Dirk reste très moyenne et, ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas Fish ou Steve Hogarth ! Ce chant, qui parfois s’apparente plus à du punk rock, surprend l’auditeur. Pour ce qui est de la musique développée ici, c’est définitivement un sacré moment de progressif et d’atmosphérique qui vous est offert et qui devrait vous décider à être plus indulgent. Pensez à ces très beaux arpèges de guitare qui vous envahissent et qui transportent le travail des claviers. L’architecture complexe des compositions forcent également le respect avec beaucoup de recherche rappelant un certain Porcupine Tree.
Gros dilemme que voilà car je m’imagine le même album en version instrumentale avec un résultat largement au dessus du lot mais, malheureusement, il y a le chant qui choque et qui ne colle pas avec la musique. Une faute de goût ? C’est parce que c’est l’initiateur du groupe alors il chante ? Quoi que l’on en pense, c’est bien dommage d’en arriver là ! Alors prenons à bras le corps la musique et faisons contre mauvaise fortune bon cœur, d’autant plus que le digipack et le livret valent eux aussi le détour.
Pays: DE
Progressive Promotion Records PPRCD018
Sortie: 2014/02