DAEDALUS SPIRIT ORCHESTRA (The) – Ampulla magnifying
Cinq musiciens d’horizons divers et d’influences toutes aussi diverses (rock, funk, classique, jazz) constituent, sous l’égide d’Eric Lorcey, The Daedalus Spirit Orchestra, groupe français qui réalise ici son premier album.
Eric Lorcey est de formation classique et a découvert la guitare électrique en écoutant Metallica, Iron Maiden, Marilyn Manson et plus tard Radiohead et Queen. Après quelques passages dans des groupes divers de rock progressif celtique et de métal progressif, Eric Lorcey entame l’écriture de son propre projet en 2006, lequel ne sera concrétisé qu’en 2009, suite à un line up trop mouvant. L’enregistrement de « Ampulla Magnifying » commencera en 2008 pour s’achever fin 2009, l’album étant mis sur le marché en décembre dernier. Toutes les compositions sont d’Eric Lorcey, qui fait montre d’une réelle capacité à intégrer dans son écriture les styles fondateurs de la musique de The Daedalus Spirit Orchestra que sont le rock, le funk, le jazz, le classique et même l’électro.
Entouré des pointures musicales que sont ses acolytes dans son groupe, Lorcey propose un rock progressif aventureux, un peu à la manière d’un Marc Volta ou de King Crimson, c’est-à-dire un rock complexe, dense, riche, produisant des breaks fréquents et des changements de rythmes francs. La flûte et le vibraphone de Lise Cantin apportent une couleur tantôt classique et tantôt jazzy, la section rythmique propose des rythmes variés, à coloration funky ou jazzy, en particulier pour le jeu de batterie, dont le jeu rappelle celui de l’excellent Bill Bruford. Le jeu de guitare de Lorcey est varié, son chant correct, ses compositions sans redondance.
Alors que « Visper Aiyo » ouvre le disque dans une ambiance fusion, suivi par « Shambles start an end » qui est plus funky, « Azucerado » déboule avec une fausse nonchalance qui se révèle vite obsédante, et l’on se rend vite compte que bien des titres ici constituent un régal pour tous ceux qui sont à l’affût de morceaux sortant de l’ordinaire mais tout en gardant une accessibilité évidente. Les compositions de Lorcey ne partent pas du tout dans un délire chaotique, mais empruntent bien des chemins qui sortent des sentiers battus, en d’autres mots, vous n’êtes pas dans un club med musical mais bien dans un trekking musical qui se veut aventurier, sans cependant être pionnier.
Au-delà de toutes les qualités et de l’inspiration touffue qui animent ce « Ampulla magnifying », on s’aperçoit hélas que la production n’est pas à la hauteur des ambitions de Lorcey et sa bande, entre autres pour la batterie dont le son évoque celui de celle du groupe Rare Earth dans son long morceau « Get ready », hit important des années 70. On aurait aimé une production plus actuelle, avec plus de corps, la basse prend ici bien sa place mais manque de relief, les parties de flûte, claviers et de guitare méritent plus de présence. En fait, l’ensemble sonne relativement plat et la dimension spatiale des morceaux est sans réelle ampleur.
Ce premier Daedadalus Spirit Orchestra s’adresse donc aux curieux et demandeurs d’horizons musicaux moins convenus, qui y découvriront 9 compositions ambitieuses et riches d’influences diverses, servies par de talentueux musiciens tout au long des généreuses 66 minutes de ce CD.
Musiciens :
- Eric Lorcey – chant, guitares, effets
- Cécile Alves – claviers
- Lise Cantin – flûte, vibraphone
- Colin Gentile – basse
- Cordier – batterie
Invités: - Romain Medioni – didgeridoo
- Natacha Vermeulen-Perdaen – harmonica
- Tomaz Boucherifi-Kadiou – bombarde
Liste des morceaux :
- Visper Aiyo 19:45
- Shambles Start An End 8:59
- Azucerado 5:08
- Sloganeering 10:23
- Unrelentingly 9:10
- Crosstalk 7:28
- The Clockwork’s Marching Along 6:17
- Parallel Convergent 3:50
- Askance Relief 7:52
Pays: FR
Vocation Records VOC1465
Sortie: 2009