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SOUTHERN EMPIRE – Civilisation

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Ayant vu le groupe australien en démonstration au Spirit of 66 ce jeudi 22 novembre, je pourrais bien sûr être influencé dans ma chronique par le fabuleux concert que la formation emmenée par le grand Sean Timms (Unitopia, UPF) a donné lors d’une magnifique soirée progressive mais, ce ne sera point nécessaire puisque le contenu de ce “grand » album se suffit à lui-même pour me justifier plus tard dans mon choix de cotation et donc d’appréciation du présent. En attendant présentons les forces en présence avec bien sûr Sean Timms aux commandes (claviers, guitare, percussions et chœurs), Danny Lopresto (Karibow…au chant et aux guitares), Cam Blokland (guitares, mandoline et chœurs), Jez Martin (basses et chœurs), Brody Green (batterie, percussions et chœurs) et aussi…Marek Arnold (saxophone et initiateur de nombreuses formations allemandes), Steve Unuth (violon et flûte, The Samurai of Prog) et enfin James Capatch (saxophone et flûte).

Sinon c’est déjà le second opus pour cette belle formation puisqu’un premier album était sorti en 2016, un groupe qui suit quelque part les traces de précédentes grandes formations australiennes avec je pense la volonté de bien faire les choses, construire un rock-progressif fouillé mais toujours mélodique et accessible. Seulement quatre compositions mais toutes sous forme d’épique puisque le timing des morceaux va d’un peu plus de 9 minutes à carrément plus de 29 minutes, donc quatre longue constructions qui devraient secouer tout le petit monde du progressif avec tout d’abord « Goliath’s Moon » (9min12) qui débute par une chanson de l’ancien temps avant de lancer la machine portée par le chant décidé de Danny et une orchestration quelque peu funky. Et là tout s’ouvre déjà sur un progressif chatoyant où le travail des chœurs prend une place de choix (3 à 4 voix) s’accordant parfaitement à un travail musical offrant un néo-progressif mélodique, qui permet cependant de nombreux passages techniques mettant en évidence chaque instrument avec même, un passage plus calme qui me rappelle le fabuleux travail des Flower Kings avec aussi de belles harmonies vocales ! Même le travail aux orgues de Sean Timms fait corps avec celui de Thomas Bodin, pour une première composition somptueuse qui prouve que l’on sait mettre sur un même pied d’égalité musique et chant avec en sus un premier solo de guitare de Cam, le guitariste m’ayant littéralement subjugué lors du concert à Verviers. Premier morceau, une réussite totale !

S’ensuit « Cries for the Iqnely » (19min13) où là on atteint carrément les cimes, un long épique de néo-progressif qui rassemble le plus haut-niveau de formations de référence comme les “Rois de la fleur » (déjà cité), Spock’s Beard ou même le Neal Morse Band, avec des claviers flamboyants offrant un côté symphonique et toujours ce travail vocal remarquable qui associe la force de Danny à celles de ses acolytes, un résultat puissant qui monte dans les hauteurs avec ça et là une orchestration néo-classique qui s’allie à un néo-progressif d’une grande musicalité ! Attention ce n’est point tout puisque la flûte apporte alors un petit côté Camel, ajoutons aussi la guitare acoustique qui couvre des moments plus posés où le chant se fait doux comme le velours mais c’est sans oublier les passages plus métal-progressif ou la basse et la guitare se déchaînent. Retour des beaux synthés de Sean à travers un passage plus technique et plus fusion puis, cette magnifique guitare qui nous emporte à nouveau vers un exercice technique mélodique qui nous ramène au thème de départ du morceau, pour offrir un travail feutré aux orgues (Moog) au sein d’un nouveau moment posé où Danny pose donc sa voix…un passage magnifique qui s’ouvre à travers un nouveau solo de guitare lui-aussi magnifique ! Second morceau, seconde réussite totale excusez du peu !

Puis vient l’épique des épiques avec « Crossroads » de plus de 29 minutes qui débute sur un tempo quelque peu africain mais aussi jazzy, avec une mélodie et un thème musical entraînants où, la mandoline et les instruments à vent (ou à bouche selon) complètent l’orchestration déjà en place. On y perçoit aussi une mélodie arabisante en arrière-plan avec une orchestration néo-classique et donc un beau travail aux claviers et au violon bien sûr puis, c’est le retour de la flûte qui temporise l’ensemble en compagnie d’un nouveau solo de guitare avant de revenir à ce très beau travail des harmonies vocales et alors…s’élève le saxophone avec une légèreté et une beauté inouïes qui offre une transition aux voix s’élevant vers les hauteurs. Le chant et les harmonies vocales restent puissants (on pense ici à Kaipa) avec en appui soit une mandoline soit une orchestration néo-classique (violon) pour un résultat sonore qui maintient un niveau hors-normes, qui louvoie encore ici entre néo-progressif et métal-progressif tous les deux charpentés et fouillés pour finalement revenir à une orchestration arabisante. Bien sûr un solo de guitare va comme à chaque fois parachever la construction d’un troisième morceau, qui lui-aussi est une réussite totale !

« Innocence & Fortune » (10min22) clôture le fabuleux opus avec au départ quelque chose de mystérieux qui ouvre sur un nouveau tempo entraînant où, synthés et flûte élancent le chant pour un dernier moment de pur bonheur pour les oreilles. Une dernière atmosphère qui effectivement nous rapproche encore des Flower Kings et de Kaipa (Roine Stolt) puisque le travail vocal et l’orchestration restent sur un pied d’égalité, un travail musical d’une toute grande qualité bourré de recherches et d’idées toutes géniales avec par exemple cette flûte qui apaise tous nos sens puis, l’orchestration et les harmonies vocales montent à nouveau dans les cimes pour couvrir tout l’espace sonore et un solo de guitare de plus…régal absolu !

Autant vous dire que le quatrième épique est aussi une réussite totale et donc, j’accorde sans aucune hésitation la note maximale à un des (si pas le) meilleurs albums progressifs de l’année. Il sera dans mon top personnel et je suppose, ce retrouvera en toute logique dans notre “Dynatop » à une très belle position. Celui qui aime toutes les grandes références citées plus haut se devra d’obtenir au plus vite un tel “précieux », un album fondamentalement exceptionnel qui fait honneur au néo-progressif et, qui prouve que Monsieur Sean Timms est bel et bien un grand dans l’univers “Prog » actuel !

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Southern Empire « Goliath’s Moon »

Pays: AU
Giant Electric Pea GEPCD1058
Sortie: 2018/07/20

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