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YARD OF BLONDES – Feed the Moon

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L’histoire de Yard Of Blondes est comme une allégorie des vertus de la patience, tant ce groupe a ramé pour parvenir à commettre un premier album long format, après une dizaine d’années d’existence. Il faut dire que le duo composé de Fanny Hill et Vincent Jacob, Français d’origine, a pris le risque d’aller s’installer en Californie pour tenter de décrocher le pompon, ce qui est toujours un gros défi dans un pays et une profession où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus, surtout quand on n’est pas du coin.

Mais quoiqu’il en soit, cette patience a payé puisque Yard Of Blondes a maintenant entre les mains ce tant espéré premier album. Mais l’affaire a été compliquée. Le couple tout fraîchement marié en 2012 débarque à Los Angeles et commence à jouer du folk en format duo. Quelques premiers EPs sont enregistrés mais c’est en 2013 que Yard Of Blondes se solidifie en quatuor et son un EP ʺMurderologyʺ, dont l’orientation plus franchement rock lui permet de se faire remarquer de différents animateurs de radio et organisateurs de concerts, qui ouvrent au groupe les portes des mythiques salles américaine, Whisky a Go Go, Troubadour ou Viper Room en tête. 2013 marque aussi la rencontre avec Billy Graziadei, qui arbore ses lauriers obtenus dans le légendaire combo hardcore new yorkais Biohazard et se consacre désormais à la production.

2014 est aussi une année prometteuse, qui voit Yard Of Blondes figurer dans le documentaire ʺJoshua Tripʺ, qui passe sur France 4 dans leur pays d’origine, ce qui est toujours sympathique pour gagner en notoriété. Mais à cette même période, un premier coup de poisse vient frapper, avec le départ des deux nouveaux membres du groupe. Les poches vides, Fanny Hill et Vincent Jacob reçoivent néanmoins l’aide de Billy Graziadei, qui les placent dans les heures creuses des studios ou en replacement de groupes s’étant désistés, histoire de minimiser les coûts. L’écriture du premier album va s’en trouver considérablement ralentie mais progresse néanmoins, Yard of Blondes pouvant placer un morceau en 2016 sur la compilation ʺI love you all the timeʺ, sur laquelle figurent aussi de gros noms comme les Eagles Of Death Metal, Florence + The Machine, Kings Of Leon ou Jimmy Eat World.

C’est au moment où Fanny Hill et Vincent Jacob arrivent au bout de leurs peines en ayant recruté de nouveaux membres et en ayant leurs morceaux au complet que la poisse vient remettre une deuxième couche, par le biais de la pandémie de la COVID qui force le label qui les avait signés à renoncer au projet. À nouveau fauchés, les deux Français continuent le combat en distillant sur le Net quatre morceaux en format single. L’un d’eux, ʺDo you need more?ʺ, est remarqué par Spotify et finit par enregistrer un score de 50 000 écoutes en streaming sur de nombreuses plateformes d’écoute. Et finalement, l’horizon s’éclaire avec l’achèvement de ʺFeed the Moonʺ, enregistré par Billy Graziadei, qui a également assuré les arrangements et fignolé les textes des chansons en anglais.

Avec de plus un mixage signé Mike Patterson (Nine Inch Nails, Black Rebel Motorcycle Club, Beck) et une mastérisation assurée par Maor Applebaum (Faith No More), ce premier album naît dans un berceau de fonte riveté avec des boulons en platine, pour l’aspect puissant du son et le clinquant des compositions. Les amateurs de rock pêchu un peu Nineties, genre Smashing Pumpkins, Muse, Pixies, Queens Of The Stone Age, Soundgarden, Placebo vont se retrouver en terrain connu. Des titres accrocheurs assurent l’opération séduction en première partie d’album, comme ʺDo you need more?ʺ, ʺMurderologyʺ, ʺYou and I & Iʺ, ʺMonomoriaʺ, tandis que ʺ1994ʺ, ʺHummingbirdʺ, ʺWhispersʺ ou ʺBecause you’re the riverʺ fournissent des compositions plus mélodiques, plus dansantes ou plus romantiques, selon les goûts.

Fanny Hill et Vincent Jacob ont eu raison de s’entêter. Ils réalisent ici un très bon disque, inspiré par le grunge, le stoner, le hard rock ou la pop musclées des années 1990 et 2000, pour un retour aux sources qui rappelle qu’une bonne chanson ne peut jamais se détacher d’un certain classicisme.

Le groupe :

Vincent Jacob (chant, guitare, synthés)
Fanny Hill (basse et chant)
Justin Libremont (guitare et synthés)
Ben Lecourt (batterie)
Billy Graziadei (guitare, chant et synthés)

L’album :

ʺDo you need more?ʺ (03:57)
ʺMurderologyʺ (03:28)
ʺLowlandʺ (03:34)
ʺYou and I & Iʺ (03:34)
ʺMonomoriaʺ (03:46)
ʺU drive me crazyʺ (03:19)
ʺ1994ʺ (04:11)
ʺHummingbirdʺ (03:04)
ʺEvil twinsʺ (03:36)
ʺTeenage dreamsʺ (03:35)
ʺWhispersʺ (03:16)
ʺBecause you’re the riverʺ (04:07)

https://yardofblondes.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/YOBmusic/

Pays: Us
Autoproduction
Sortie: 2021/05/19

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