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XIXA – Genesis

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La scène rock de l’Arizona n’est pas celle de la Californie, il ne faut pas confondre. Si le microcosme rock de Palm Desert en Californie a pu donner naissance au stoner classique de Kyuss, Fu Manchu, Queens Of The Stone Age, Fatson Jetson ou Brant Bjork, il en va différemment en Arizona, où la ville de Tucson est le fief d’un des groupes les plus influents du coin, Giant Sand. Ce combo quadragénaire animé depuis toujours par Howe Gelb a brassé en son sein une multitude de musiciens de passage, dont Gabriel Sullivan et Brian Lopez. Ces deux-là se sont ensuite acoquinés pour former Xixa, un groupe dont le nom évoque à la fois un cocktail péruvien particulièrement corsé et un genre de folk psychédélique latino né dans les années 60.

C’est cette influence qu’on peut entre autres retrouver chez Xixa, qui signe cette année son deuxième album ʺGenesisʺ, après un ʺBloodlineʺ paru en 2016. Jason Urman (claviers et accordéon), Geoffrey Hidalgo (basse), Efren Cruz Chavez (congas et percussions) et Winston Watson (batterie, également dans Giant Sand) complètent la formation, avec en plus Hikit Corbell qui prend la place de Geoffrey Hidalgo sur sept des dix morceaux de ʺGenesisʺ.

On a parlé de folk psychédélique latino ici mais il y a bien plus, puisque Xixa semble convoquer également des parties entières du monde en invitant une formation touareg, Imarhan (sur le morceau ʺEve of Agnesʺ), un chœur d’enfants groenlandais (l’Uummannaq Children’s Choir) sur ʺLand where we lieʺ, ʺSomaʺ et le pianiste Sergio Mendoza (qui travaille habituellement avec Calexico) sur ʺNights Plutonian shoresʺ. Ces titres contribuent à une grande variété de climats qui font de cet album une mosaïque de sonorités dansantes, sombres et graves et psychédéliques, où on croirait tripper dans une boîte de nuit paumée au milieu du désert avec des barmen mexicains (ʺEclipseʺ), des crooners new-yorkais déchus (ʺLand where we lieʺ), des DJs andalous (ʺSomaʺ) et des sorciers péruviens (ʺMay they call us homeʺ).

Un petit mur de son finement travaillé à base de chœurs célestes, de guitares arides et de voix caverneuses (le registre de Gabriel Sullivan est assez proche de celui de Mark Lanegan) termine de donner à cet album une texture à la fois aérienne et sableuse, invitant à la rêverie désertique et à l’envoutement hypnotique, surtout à l’issue des deux derniers morceaux ʺNights Plutonian shoresʺ (aux ambiances sidérales) et ʺFeast of Ascensionʺ, superbe bouquet final psychédélique, hanté par les ombres de Tom Waits, Chris Isaak et des Screaming Trees. Avec Xixa, on a assez de sable et de soleil pour tenir jusqu’à l’été.

Le groupe :

Brian Lopez (guitare et chant)
Gabriel Sullivan (guitare et chant)
Jason Urman (claviers)
Winston Watson (batterie et percussions)
Hikit Corbel (basse)

L’album :

ʺThine Is the Kingdomʺ (03:28)
ʺGenesis of Gaeaʺ (04:17)
ʺLand Where We Lieʺ (03:49)
ʺEclipseʺ (03:26)
ʺSomaʺ (06:12)
ʺEve of Agnesʺ (03:47)
ʺVelveteenʺ (03:42)
ʺMay They Call Us Homeʺ (03:54)
ʺNights Plutonian Shoreʺ (04:01)
ʺFeast of Ascensionʺ (06:07)

https://xixa.bandcamp.com/album/genesis
https://www.facebook.com/xixamusic/

Pays: US
Jullian Records
Sortie: 2021/02/19

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