XENO – Sojourn
Des groupes rock et métal appelés Xeno, il y en a des dizaines, c’est un peu comme The Rogues du temps du garage rock américain des années 60, ça tombait de partout. C’est pourtant important, le choix d’un nom, il vaut mieux choisir un truc original et pas courant si on veut se faire repérer par le public potentiel. Donc, le Xeno qui nous intéresse ici a pris des risques mais il pourrait bien compenser le peu d’originalité de son nom par la qualité de son death metal mélodique et progressif tout à fait appréciable.
Le groupe vient de Middelburg, aux Pays-Bas, d’où il opère depuis 2008. À l’époque, c’était un quatuor du nom de Semiazas animé par Ruben Willemsen (chant et guitare), Lars van Mourik (batterie) et Tim Schaling (guitare), en compagnie Ronald van Slobbe (basse). Puis en 2011, un nouveau nom est choisi. Ruben Willemsen reste à la barre de Xeno avec Tim Schaling et ils recrutent Daniel de Coninck (guitare) et Sean Lubbersen (claviers).
Xeno commet dans un premier temps à compte d’auteur un album ʺAtlas constructʺ en 2016, vite repéré par la presse spécialisée locale comme doté d’un fort potentiel et d’un son original, capable de repousser assez loin les limites du death metal mélodique. La réputation du groupe grandit encore quand il joue sur scène, le public étant conquis par son jeu dynamique et l’intensité de ses concerts. Dans ce domaine, Xeno a pu ouvrir pour Voivod, Spoil Engine ou Carach Angren, parmi d’autres.
Il faut attendre 2020 pour voir arriver le petit frère, avec cet album ʺSojournʺ qui a été endossé par le label Art Gates, une petite maison espagnole active depuis 2012 et dont le catalogue pousse à grande vitesse dans le domaine métallique. Entretemps, Xeno a remplacé un peu de monde en embauchant Edwin Haan (guitare et chant) et Jasper Bruggeman (guitare) à la place de Tim Schaling.
Avec trois guitaristes, Xeno a les moyens de se fabriquer un son puissant et ample. C’est ce qu’on découvre en écoutant son captivant nouvel album, dont les influences sont à chercher du côté de Periphery, Tesseract, Opeth, Plini, Porcupine Tree et une bonne dose de death metal à la Lamb Of God pour corser le tout. Lars van Mourik est revenu derrière les fûts pour participer à ce nouvel album.
https://www.youtube.com/watch?v=Sr6dIGXbu30
Les quelques premières minutes du disque inquiètent un peu car ʺReveryʺ est une introduction toute gentille qui semble plutôt annoncer de la guimauve que du métal lourd. Mais Xeno se rattrape bien vite en alignant une impressionnante série de morceaux alternant progressif subtil et accès de rage (ʺIn stasisʺ, ʺExileʺ, ʺNomadʺ, ʺDuskʺ. En termes de minutage, on est dans le grandiose, quasiment aucun titre ne descend en dessous de six minutes, avec l’apogée atteinte sur le dernier titre ʺSojournʺ qui nous sert treize minutes de métal progressif du meilleur aloi. Guitares puissantes, rythmiques peaufinées, alternance de chant rugueux et clair, solos finement travaillés, on a ici les ingrédients d’un album idéal de métal progressif. Les habitués de Porcupine Tree ou Opeth se retrouveront en terrain connu mais il faut admettre que les Néerlandais de Xeno savent aussi personnaliser leur jeu avec des influences admirablement maîtrisées.
Le groupe :
Ruben Willemsen (chant et guitare)
Lars van Mourik (batterie)
Daniel de Coninck (guitare)
Sean Lubbersen (claviers)
Edwin Haan (guitare et chant)
Jasper Bruggeman (guitare)
L’album :
ʺReveryʺ (01:22)
ʺIn Stasisʺ (06:01)
ʺDuskʺ (06:43)
ʺEpiphanyʺ (05:40)
ʺExileʺ (06:09)
ʺNomadʺ (05:47)
ʺMemoriesʺ (02:30)
ʺClosureʺ (05:31)
ʺResurgeʺ (06:18)
ʺUncagedʺ (06:32)
ʺSojournʺ (13:15)
https://www.facebook.com/xenoband/
Pays: NL
Art Gate Records
Sortie: 2020/10/30