WHITESNAKE – Flesh & blood
Le toujours sémillant David Coverdale (67 ans) et son increvable Whitesnake reviennent de studio avec un album tout neuf qui marque le quarantième anniversaire du groupe. Voilà un bel exemple d’endurance et surtout de ténacité pour David Coverdale. Celui qui rejoint Deep Purple en 1973 pour remplacer Ian Gillan au chant est passé en quelques années de l’anonyme complet au statut de leader charismatique et macho d’un groupe qui a beaucoup compté dans l’émergence du hard rock FM, devenu plus tard hair metal dans les années 80. Je rappelle que les musiciens de hair metal passent moins de temps en studio que dans les salons de coiffures, les tatoueurs ou les fripiers. Le beau David représente en quelque sorte la quintessence du hard rocker permanenté et bodybuildé dont la conception des femmes doit l’avoir fait mettre sur la liste noire de toutes les organisations féministes contemporaines.
Quarante ans après les premiers pas de Whitesnake, David Coverdale semble toujours flambant neuf et anime avec la même fougue son groupe qui ne doit pas être loin du record du plus grand nombre de musiciens engagés, virés, changés ou finalement revenus, avec pas moins de 41 personnes entre 1978 et maintenant. Au débotté et dans le désordre, citons quand même quelques grands noms qui se sont soumis à la discipline de fer de Monsieur Coverdale : Ian Paice (batterie, 1979-82), Jon Lord (claviers, 1978-84), Don Airey (claviers, 1986-90), Cozy Powell (batterie, 1983-85), Aynsley Dunbar (batterie, 1985-87), Neil Murray (basse, 1978-82), Rudy Sarzo (basse, 1987-91), John Sykes (guitare, 1984-87), Adrian Vandenberg (guitare, 1984-91). Même Steve Vai est passé dans les rangs de Whitesnake, au moment où le groupe s’arrête une première fois (1991). Il ne faudrait pas non plus oublier Tommy Aldridge, cogneur surpuissant ayant opéré dans Whitesnake de 1987 à 1991, puis de 2002 à 2007 et de retour en 2013.
C’est Toujours Tommy Aldridge qui officie d’ailleurs sur ce nouvel album ʺFlesh & bloodʺ, avec d’autres collègues qui commencent à s’incruster. Ne voilà-t-il pas que Joel Hoekstra (guitare), Michele Luppi (claviers) et Michael Devin (basse) sont employés dans Whitesnake depuis respectivement 2014, 2015 et 2010, ça sent quasiment le fonctionnariat. Sans parler du guitariste Reb Beach qui a commis l’exploit de rester dans le sillage de David Coverdale depuis 2002, battant ainsi allègrement le record de longévité comme membre de Whitesnake.
Reb Beach a donc participé aux albums ʺGood to be badʺ (2008), ʺForevermoreʺ (2011), ʺThe purple albumʺ (2013, un disque de reprises de chansons de Deep Purple écrites par Coverdale quand il était dans ce groupe) et ʺFlesh & bloodʺ, deuxième album à comprendre l’intégralité du line-up actuel de Whitesnake. Reb Beach, avec le temps, est devenu une cheville ouvrière du groupe de David Coverdale, parfaitement capable de traduire musicalement la vision du maître. En plus d’apporter au combo ses précieux riffs et solos, Reb Beach a co-écrit cinq chansons du nouvel album, six autres étant co-écrites par l’autre guitariste Joel Hoekstra. Autant dire que les six cordes vont régner sans partage sur cette nouvelle galette enrichie en riffs héroïques, en solos fiers-à-bras et regorgeant de chansons directes et énergiques. David Coverdale vient feuler ses textes qui tournent toujours autour de la gent féminine avec la force et le charme d’un vieux lion toujours pleinement opérationnel, offrant à ses fans un nouveau lot de chansons efficaces et prenantes (ʺGood to see you againʺ, ʺGonna be alrightʺ, ʺTrouble is your middle nameʺ, ʺWell I neverʺ). On retrouve les vieux instincts séducteurs de Monsieur Coverdale sur des titres qui semblent mépriser complètement la vague des Balance ton porc ou #Me too (ʺShut up & kiss meʺ). Un album de Whitesnake ne serait pas non plus ce qu’il est sans quelques ballades enjôleuses (ʺHeart of stoneʺ, ʺWhen I think of you (Color me blue)ʺ, ʺAfter allʺ) et il faut avouer que David Coverdale a toujours le même savoir-faire pour ce genre de chansons.
Dans l’ensemble ʺFlesh & bloodʺ tient bien la route et écoule ses treize chansons avec conviction, sans lasser l’auditeur qui peut de repaître de hard rock FM classique qui appuie bien là où ça fait mal. L’édition enrichie CD et DVD du label Frontiers propose quelques morceaux et version supplémentaires et il faut se souvenir que Whitesnake viendra vendre ses charmes sur la grande scène du Graspop le 23 juin prochain. On s’en réjouit d’avance.
L’album :
1. Good to see you again
2. Gonna be alright
3. Shut up & kiss me
4. Hey you (You make me rock)
5. Always & forever
6. When I think of you (Color me blue)
7. Trouble is your middle name
8. Flesh & blood
9. Well I never
10. Heart of stone
11. Get up
12. After all
13. Sands of time
Titres bonus sur les versions CD+DVD et digital :
1. Can’t do right for doing wrong (bonus)
2. If I can’t have you (bonus)
3. Gonna be alright (X-Tendo Mix) – DVD audio
4. Sands of time (Radio Mix) – DVD audio
5. Shut up and kiss me (Video Mix) – DVD audio
Le groupe:
David Coverdale (chant)
Reb Beach (guitare)
Joel Hoekstra (guitare)
Michael Devin (basse)
Tommy Aldridge (batterie)
Michele Luppi (claviers)
https://fleshandblood.whitesnake.com/
https://www.facebook.com/Whitesnake.official/
Pays: GB
Frontiers Music
Sortie: 2019/05/10