VRIESS – Vriess
Le label français Xenokorp, spécialisé en métal extrême, a inauguré il y a quelques temps une série spéciale consacrée aux jeunes groupes qui se lancent, Millitia. Cette série consiste à pratiquer de petits prix sur les CD des groupes débutants pour les aider à mieux se répandre parmi la population. Ce qu’on peut cependant dire, c’est que les réalisations ne se bousculent pas au portillon puisqu’après le premier projet ʺGutter perditionʺ de Defenestration il y a trois ans, voici le deuxième disque sorti sous la bannière de la série Militia, ʺVriessʺ, du groupe appelé également Vriess.
On est ici dans le format court, à la fois pour le contenu de l’album (un EP cinq titres) et les effectifs du groupe, qui consistent en deux bonshommes. Greg et Chris (qui sont également sur un coup appelé Project For Bastards qui n’a pour le moment rien réalisé) tirent leur nom de groupe d’un des personnages du quatrième ʺAlienʺ (1997), interprété par le Français Dominique Pinon (un type à la tronche impossible que les Belges ont pu voir parmi les héros du mythique ʺDikkenekʺ). Je ne me souviens plus du rôle de cet acteur dans ʺAlien IVʺ mais un chose est sûre : sur ce petit EP efficace, c’est plutôt Alien en personne qui est à la barre.
Parce que pour faire exploser les chairs à coup de dentition acérée, les gens de Vriess savent plutôt y faire. Les deux gars musardent dans un mélange de thrash et de death metal ultra-violent qui fait place nette. Les chansons présentées ici ont en fait été élaborées il y a une dizaine d’années mais les deux compères n’avaient pas encore eu l’occasion de les fondre sur bande magnétique. C’est chose faite avec cette série de cinq titres déclinés en chapitres qui vont enfoncer l’auditeur dans des abîmes de plus en plus profondes au fur et à mesure qu’on progresse dans cet EP.
On démarre avec une introduction un peu mélodique, légèrement tourmentée, à la limite du grunge qui ne tarde pas à se transformer en assaut brutal qui dévaste les tympans. On a certainement dû placer les parties génitales du chanteur dans un étau et serrer très fort pour obtenir ces hurlements inhumains projetés dans le suraigu. C’est Chris qui s’occupe de hurler ainsi tandis que Greg hache de la guitare comme un boucher charcutier possédé par Astaroth. Il faut cependant aussi un bassiste et un batteur dans cette histoire. Ce sont deux invités, Linus Klausenitzer (Alkaloid, ex-Obscura) et le grand Kevin Paradis (Benighted, Mithridatic) qui se chargent de cette tâche maudite. Ajoutons aussi le guitariste Christopher Malmström (Darkane) qui vient placer un solo sur ʺChapter IV : Rebornʺ et on a tout le monde sous la main.
Comme par hasard, c’est précisément ce morceau ʺChapter IV : Rebornʺ qui est le plus impressionnant de l’ensemble mais ceci ne veut pas dire que le reste du EP est faible. On se fait carrément déchiqueter de bout en bout par cette attaque brutale et impitoyable, où on peut se rendre compte que les parties thrash sont issues d’un petit fond de sauce concocté par Slayer.
Sec, haché, bourru, violent, ʺVriessʺ réunit de saines qualités qui nettoient les tympans et gueulent haut et fort que la puissance du thrash metal et la folie du death metal aboutissent finalement à un mélange dissolvant de la plus haute efficacité.
Le groupe :
Chris (chant)
Greg (guitare)
Linus Klausenitzer (basse)
Kevin Paradis (batterie)
L’EP :
ʺChapter I – The Fightʺ
ʺChapter II – The Curseʺ
ʺChapter III – The Realityʺ
ʺChapter IV – The Rebornʺ
ʺChapter V – The Fatherʺ
https://xenokorp.bandcamp.com/album/vriess
https://m.facebook.com/Vriessband/
Pays: FR
Xenokorp Records
Sortie: 2021/08/06