VISIONATICA – Enigma fire
Pour ceux qui aiment le métal symphonique à vocaux féminins, genre Within Temptation, Nightwish, Delain et autres Xandria, l’arrivée de Visionatica dans l’arène pourrait être d’un grand intérêt. Ce jeune groupe bavarois formé en 2013 avait déjà eu l’occasion de se faire remarquer avec un premier album ʺForce of Lunaʺ (2016) qui respectait en tous points les canons du genre métal mélodique féminin. On y trouvait des chansons épiques hautement chargées en mélodie et enluminées d’un chant de jeune donzelle tout belle et toute frêle. Bref, c’était ʺGame of thronesʺ au bal de Cendrillon, avec tout le clinquant et le romantisme médiéval qui vont bien. Pour ce qui est de l’originalité par contre, le chevalier blanc n’avait pas retrouvé la clef qui en ouvre le coffre et s’était contenté de reprendre à son compte tout ce qui avait déjà été joué mille fois dans le domaine.
Avec le deuxième album ʺEnigma fireʺ, on n’a toujours pas retrouvé la clef d’or qui ouvre le coffre magique de l’originalité mais on a réussi à réunir à nouveau le forgeron de la forêt maudite qui fait beaucoup de bruit avec ses grosses guitares, le druide qui commande à des légions de tambours virevoltants, le troll au régime macrobiotique qui joue de la basse à la tombée de la nuit et la jolie princesse à la voix d’or qui vont nous raconter les mêmes histoires que sur le précédent album. ʺEnigma fireʺ bénéficie quand même d’un surcroît d’expérience, avec ses nouvelles chansons un peu plus convaincantes, bien enlevées, ultra-mélodiques et pleines de trémolos. Mais où est donc passée cette maudite clé d’or qui ouvre le coffre de l’originalité? Merlin, c’est toi qui l’a paumée au milieu des flasques et des tubes bouillonnants de ton laboratoire? Bon, tant pis, on essaiera de la retrouver pour le prochain album.
Pour l’instant, on fait tournoyer avec bonheur les épées au sommet des donjons en écoutant avec plaisir des titres sympathiques comme ʺFearʺ, ʺRoxana the greatʺ, ʺDance of fireʺ. Les dragons font du headbanging sur les rythmiques martiales de ʺTo the fallen Romaʺ et les dames de la cour filent du coton en rêvant de princes charmants sur la douillette ballade ʺIncompleteʺ. Les musiciens de Visionatica ont le sens de l’introduction soignée des morceaux, très opératiques (ʺSecret of the ancestorsʺ) et ils terminent leur album tous tambours et trompettes dehors sur un ʺRise from the ashesʺ qui allie force et douceur. Bon, les paroles ne sont pas forcément de l’ordre du génie littéraire pur mais Visionatica sait néanmoins charmer son auditorat avec un produit bien calibré. Ces jeunes prétendants au trône de fer devront néanmoins parcourir de nombreuses forêts sombres et chevaucher longtemps dans les montagnes gelées avant d’arriver à renverser les rois du genre, comme Within Temptation ou Nightwish. Mais qui sait, avec un peu de détermination, pourquoi pas? Mais retrouvez-moi d’abord cette clé du coffre de l’originalité, par les moustaches de Lancelot!
Le groupe :
Tamara Avodem (chant)
Manuel Buhl (guitare)
Tim Zahn (basse)
Gerhard Spanner (batterie)
L’album :
« Amari Sudbina Kali » (Intro)
« The Pharao »
« Fear »
« Roxana, The Great »
« Dance Of Fire »
« To The Fallen Roma »
« Incomplete »
« Secrets Of The Ancestors »
« Rise From The Ashes »
Pays : DE
Frontiers Music
Sortie: 2019/07/12