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UNEARTH – Extinction(s) 2

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NB : comme pour la chronique de Purgatory (”Jon Schaffer’s Purgatory”), deux chroniqueurs se seront attelés à analyser le même disque, c’est encore le cas ici avec l’album d’Unearth déjà chroniqué par le collègue François début janvier de cette année d’où, cette seconde vision des choses de la part de notre jeune collègue Itsik Elbaz.

Le Metalcore en général est un réseau d’influences multiples : Punk, Death Metal mélodique, Grindcore même parfois…Mais c’est là l’éternel problème du Metalcore et Extinction(s) ne sera pas l’exception : le punk est plus urgent, le Grindcore est plus politique, le Death Metal plus brutal. Urgence, politique et brutalité : le programme est ambitieux et Unearth a les moyens humains et techniques de le développer sur l’album et à la différence des politiciens professionnels, de tenir sa parole.

À l’instar du groupe on peut se dire que, oui le monde est moche, oui on se méfie de son voisin à qui de toutes façons on ne parle jamais, oui on ne respecte plus les divergences d’opinions sans crier au terrorisme idéologique, oui nous sommes coupables de laisser la planète crever par cupidité capitaliste, oui plus personne ne nie la catastrophe à venir tandis que s’amassent dans des caves transformées en Panic room des stocks d’armes et de nourriture nécessaires pour survivre quand sonneront les trompettes d’une apocalypse, climatique, guerrière ou religieuse.

L’album est hanté par la destruction (voir la pochette) et constate plus qu’il n’interroge sur la nature sauvage de l’être humain qui pour survivre, tuera son prochain ; c’est parfaitement respectable mais cela sonne un peu creux (ou alors, serais-je que j’ai vieilli…). Si <>Unearth fait le job musical bien plus qu’honorablement, je vote pour eux sans réelle passion pourtant. Et donc heureusement, musicalement c’est techniquement parfait et la production est impeccable car le septième effort studio de Unearth est une bombe de brutalité et d’efficacité guerrière, une sauvagerie parfaitement maîtrisée, un tabassage des tympans et une injonction furieuse à rejoindre le Pit pour donner de grands coups d’épaules et des mandales à des types qu’on ne reverra jamais et qui ne se priveront pas de nous rendre la pareille.

Comment ne pas respecter un groupe qui creuse et affine depuis 20 ans un genre qui a vu naître et s’éteindre presque aussi rapidement des dizaines de groupes depuis longtemps retournés dans l’oubli alors que lui a survécu, impossible de ne pas admirer le savoir faire d’impeccables musiciens et l’énergie folle qui saute au visage et frappe le ventre. C’est un superbe album de Metalcore. Ça n’en fait pas un superbe album tout court, malheureusement !

Avec mes plates excuses pour le voisinage mais le plaisir d’écouter cet album sera multiplié si vous savez qu’il gâche la journée des habitants du deuxième, qui écoutent en boucle d’insupportables et insubmersibles tubes des années 80 et parce que ”Extinction(s)” s’écoute fort…très fort, et il est là pour déranger. Le second potentiel gros plaisir de cet album pourrait être de savoir que vous avez acheté un ticket pour aller voir le groupe en “live” où se déploiera pleinement le potentiel tranchant de ces dix nouvelles compositions qui quoique mon goût modéré pour le Metalcore en dise, méritent votre attention.

Ecrite par Itsik Elbaz

Pays: US
Century Media
Sortie: 2018/11/23

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