UNANIMATED – Victory in blood
À l’issue de la chronique de l’EP ʺAnnihilationʺ en 2018, nous nous posions la question de savoir si le nouveau contrat signé entre les Suédois d’Unanimated et le label Century Media n’était pas porteur d’avenir et s’il y avait ʺun album en préparation, ça devrait démastiquer les tympansʺ, si tant est qu’on est en droit de se citer soi-même.
Eh bien, cette machine à démastiquer les tympans est enfin arrivée. Et ce n’a pas été une mince affaire, étant donné que le projet était dans les tuyaux depuis au moins dix ans. Mais la patience est une des vertus caractéristiques d’Unanimated puisque ce groupe nous a seulement légué quatre albums en près de 34 années d’existence. Lors d’une première vie (1988-1996), le groupe réalise ses deux premiers albums ʺIn the forest of the dreaming deadʺ en 1993 et ʺAncient god of evilʺ en 1995. Puis une séparation intervient en 1996, pour aboutir finalement à une résurrection en 2007, avec toujours les vétérans Johan Bohlin (guitare), Richard Cabeza (basse) et Micke Broberg (chant). Un autre album ʺIn the light of darknessʺ sort en 2009, et c’est reparti pour une nouvelle décennie de sommeil, juste interrompue par l’EP ʺAnnihilationʺ en 2018, prélude à cet album ʺVictory in bloodʺ, concocté entre août 2020 et août 2021.
Dans ce processus créatif bien évidemment ralenti par la pandémie mondiale, Unanimated a pu impliquer ses petits nouveaux Jonas Deroueche (guitare) et Anders Shultz (batterie), qui ont mis leurs grosses pattes velues sur la partition et ont contribué à faire de ʺVictory in bloodʺ une pure bombe de black metal mélodique, ou de death metal, la frontière entre les deux genres étant très ténue sur cet album.
Désormais d’un âge vénérable, les anciens d’Unanimated ont eu le loisir de se laisser aller à exprimer leurs pensées sur le temps qui passe et sur la mort qui est inéluctablement au bout du chemin. D’où un album sombre, agressif mais non dépourvu de passages plus expressif qui donne de l’âme à l’ensemble, même si le groupe se défend de s’appeler Unanimated. Pour en rajouter une petite couche dans le désespoir et l’obscurité, la pochette illustrée par Daniel Valeriani (Mayhem, Tryptikon…) vient gentiment nous glacer le sang sur des tonalités rouges. Et tout le processus de production suivie du début à la fin par Fredrik Folkare (Unleashed, Necrophobic) nous met face à un album aux sonorités puissantes et nuancées.
Les bons morceaux se bousculent au portillon. Dans la catégorie qui découpe en tranches, ʺVictory in bloodʺ, ʺSeven mouths of madnessʺ, ʺThe devil rides outʺ, ʺDemon pactʺ ou ʺThe poetry of the scarred Earthʺ sauront soulever les sensations fortes. Dans la catégorie des petits intermèdes poétiques, ʺWith a cold embraceʺ ou ʺChaos ascendsʺ viennent mettre un peu d’air frais dans une fournaise qui bat son plein sans lasser l’auditeur. Du boulot impeccable dont on espère une suite dans un délai largement inférieur à dix ans, quand même…
Le groupe :
Johan Bohlin (guitare)
Richard Cabeza (basse)
Micke Broberg (chant)
Jonas Deroueche (guitare)
Anders Shultz (batterie)
L’album :
ʺVictory in Bloodʺ (03:56
ʺSeven Mouths of Madnessʺ (03:30)
ʺAs the Night Takes Usʺ (04:14)
ʺThe Devil Rides Outʺ (03:13)
ʺWith a Cold Embraceʺ (01:08)
ʺDemon Pact (Mysterium Tremendum)ʺ (05:29)
ʺXIIIʺ (06:12)
ʺScepter of Vengeanceʺ (03:58)
ʺChaos Ascendsʺ (02:00)
ʺThe Golden Dawn of Murderʺ (04:20)
ʺDivine Hungerʺ (02:05)
ʺThe Poetry of the Scarred Earthʺ (06:58)
https://www.facebook.com/unanimatedofficial
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2021/12/03