TREATMENT, The – Power crazy
A Cambridge, on a l’habitude de croiser dans les rues de sages étudiants et de doctes professeurs d’université mais plus rarement des bandes de chevelus habillés de cuir qui se prennent pour des roadies de Def Leppard. Eh bien, de tels chevelus existent avec The Treatment, un groupe qui a commencé ses méfaits sonores il y a une dizaine d’années et qui s’est engouffré dans la voie du culte des anciens, aux premiers rangs desquels il faut compter AC/DC, Def Leppard, Led Zeppelin ou Skid Row.
Composé à l’origine de Tagore Grey (guitare et chœurs), Dhani Mansworth (batterie), Rick Newman (basse), Ben Brookland (guitare) et Matt Jones (chant), The Treatment s’appelle d’abord God Sacks Man puis change de nom en 2008. Un premier album ʺThis might hurtʺ en 2011 attire l’attention et le groupe se retrouve rapidement en tournée pour le compte de Motörhead ou Alice Cooper. En 2013, un nouveau guitariste Jake Pattinson remplace brièvement Ben Brookland avant que Tao Grey ne reprenne la six-cordes en 2015, après la sortie de l’album ʺRunning with the dogsʺ (2014). En 2015, c’est aussi l’année où Matt Jones laisse sa place à Mitchell Emms, qui a juste le temps de participer à ʺGeneration meʺ (2016), avant d’être remplacé par Tom Rampton en 2017.
C’est ce garçon qui chante sur ʺPower crazyʺ, nouvelle livraison des Anglais qui, une fois encore, nous servent leur cocktail hard rock eighties typique lourdement inspiré d’AC/DC, avec une touche Def Leppard et Rainbow (sur l’excellent ʺKing of the cityʺ) et un peu de Nazareth (ʺThe fighting songʺ). Pour l’originalité des propos, on peut encore attendre mais pour ce qui est de l’énergie, la sincérité et l’envie de bien faire, on peut compter sur The Treatment, qui soigne les rhumatismes dans les cervicales, remet en état les bas du dos à coups de bottes et fait chanter des refrains gouailleurs et virils.
The Treatment est l’exemple impeccable du groupe qui pourra enchaîner pendant trente ans albums et tournées dans l’indifférence générale du grand public, mais toujours capable de s’attirer une sympathie en provenance des amateurs de hard rock à l’ancienne. Son nouvel album a quand même le mérite de faire tonner une saine énergie électrique d’un bout à l’autre sans lasser. Comme on dit, que du muscle, pas de graisse. Mais pas trop de cervelle non plus. Soit beau et tais-toi.
Pays: GB
Frontiers Music
Sortie: 2019/03/22