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TRAGOS – Radix mendosus

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Le label français Xenokorp, spécialisé en métal extrême, nous propose Tragos comme nouveau poulain de son écurie. Ce groupe tout neuf formé il y a un an est le fait de deux briscards ayant déjà mouillé le blouson de cuir dans des formations remontant aux années 1990. François Delmont (basse) et Cédric Péresse (guitare) opéraient dans Erektion, un groupe de brutal death originaire de Aurelaune-en-Seine, en Normandie. Cédric Péresse a aussi un passé furtif chez Zhgoryth, combo death éphémère de La Mailleraye-sur-Seine, le bled d’à côté, pas loin de Rouen. François Delmont est passé en coup de vent en 2020 chez Cryogenical Excision, un groupe de brutal death breton. Tout ceci nous emmène donc dans l’ouest de la France, d’où est aussi probablement originaire ce nouveau groupe Tragos.

Six mois après avoir formé Tragos, François Delmont et Cédric Péresse mettent la main sur Antoine Duprey, un novice dans le métier qui va tenir le micro et s’occuper des grognements. Il manque encore un batteur, ce qui n’empêche pas Tragos de sortir son premier album ʺRadix Mendosusʺ avec les moyens du bord, la batterie étant sans doute assurée par un des membres.

La particularité de cet album est de fournir un mélange de death metal particulièrement rugueux et d’une inspiration provenant de la musique classique, la plupart des lignes de basse et des solos de guitare se basant sur des thèmes issus de Mozart, Chopin, Haydn, Carcassi ou Beethoven. Les paroles, quant à elles, sont inspirées par une certaine littérature et de la poésie qui convoquent à la fois Lovecraft, Baudelaire, Rimbaud. Par exemple, les paroles du premier titre ʺRadix mendosusʺ sont tirées de ʺPromothéeʺ de Louise Ackermann, une poétesse française du 19e siècle.

Heureusement que la fiche technique du label explique tout cela sinon, on aurait à peine remarqué ces subtilités face au flot de décibels acharnés et de hurlements d’ours en rut qui se déversent sur nos tympans. La première écoute de ce disque est donc un peu fraîche mais avec quelques couches supplémentaires, on prend peu à peu goût à ce death metal restant quand même assez primitif du point de vue du son. On a aussi l’occasion de retrouver son latin puisque tous les titres des morceaux sont rédigés dans la langue de Cicéron. Et si l’album compte huit titres, il atteint cependant une durée assez brève, avec 24 minutes au compteur, ce qui souligne le souci d’efficacité et les coups directs que le groupe sait porter en pleine face.

Les gens de Tragos ont de bien singulières façons de manifester leur culture littéraire et musicale assez poussée. Avec Baudelaire ou Mozart, on s’attendrait plutôt à de la finesse parnassienne mais le trio affiche sans honte son amour du death metal le plus coriace. Comme quoi, la belle et la bête est un thème que l’on peut aussi retrouver en musique.

Le groupe :

François Delmont (guitare)
Cédric Péresse (basse)
Antoine Duprey (chant)

L’album :

ʺRadix Mendosusʺ (03:05)
ʺDusk Inexoraʺ (02:52)
ʺPathopithecusʺ (02:59)
ʺDevius Doxaʺ (03:35)
ʺPraecipuosʺ (03:17)
ʺAter Continumʺ (02:58)
ʺUnto Denialʺ (02:43)
ʺMelostriatumʺ (02:31)

https://tragos666.bandcamp.com/album/radix-mendosus
https://www.facebook.com/TragosDeathMetal666/

Pays: FR
Xenokorp Records
Sortie: 2022/07/01

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