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TIGERLEECH – Melancholy bridge

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Le stoner français n’a pas à être jaloux des autres pays. Dans l’Hexagone, quelques combos solidement établis défendent les couleurs du rock lourd et opiacé que les nostalgique des années 70 aiment bien : Glowsun, Mars Red Sky, Abrahma, Stonebirds, Hangman’s Chair, les excellents Slift, les vétérans Loading Data ou Blackstone n’ont pas à rougir de leurs efforts pour concurrencer leurs collègues américains, anglais, italiens ou allemands (et belges, bien sûr) et ils peuvent compter sur un afflux régulier de sang nouveau pour continuer la lutte stoner. Un de ces nouveaux arrivants prometteurs est Tigerleech, un combo parisien formé en 2013 et qui signe cette année son deuxième album. Prenez vos clés anglaises et vos tournevis, on voit voir ce qu’il y a dans le moteur de cet engin.

Derrière Tigerleech, on trouve au chant un certain Thierry Septier, alias Shelby, ou encore Bibiche, à l’époque où il chantait dans le groupe Ancalagon, un pionnier de la scène thrash metal des années 1989-93. Ses autres camarades Gabor (basse), Loïc (batterie) et Fabien (guitare) n’ont pas d’antécédents et à part le batteur qui était déjà là, ils arrivent dans le groupe à partir de 2016, alors que Tigerleech a déjà commis un premier EP ʺDanse macabreʺ en 2014.

Le combo enchaîne ensuite sur un autre EP éponyme en 2017, puis se fend de son premier album ʺThe edge of the endʺ en 2019, une rondelle bien remplie puisqu’elle contient dix morceaux pour une heure complète de musique. On y trouve de solides influences Kyuss, Hermano, Queens Of The Stone Age, Nebula et en général la scène californienne de Desert Palm du début du siècle, mais aussi quelques aspects plus sombres et un rien hardcore en seconde partie d’album.

Avec le deuxième album ʺMelancholy bridgeʺ, on retrouve davantage ces côtés pessimistes, avec une rythmique très lourde et des compositions denses. Tigerleech fait un nouveau un album long, avec 55 minutes de durée pour onze chansons. Les textes parlent de lutte intérieure, d’injustices sociales et de dénonciation d’un monde en perdition. Le ton est plus au stoner metal qu’au stoner rock et Tigerleech parvient à franchir le seuil dangereux d’un album de plus de 37 minutes puisqu’il garde son auditoire en haleine tout au long du disque. Les titres typiquement stoner (ʺThe messengerʺ, ʺMelancholy bridgeʺ, ʺWe as smart as we areʺ) sont à la lutte avec des morceaux également inspirés par le hardcore (ʺHigh level of bullshitʺ, ʺI’m against itʺ) et les deux styles se marient bien pour rendre ce disque agréable et intéressant à écouter.

Les hommes de Tigerleech ne sont pas venus pour rigoler avec les cotillons et les serpentins, mais on trouvera néanmoins matière à divertissement avec leur excellent stoner viril et sombre. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et vivement le troisième album !

Le groupe :

Shelby (chant)
Gabor (basse)
Loïc (batterie)
Fabien (guitare)

L’album :

ʺThe Messengerʺ (5:23)
ʺHigh Level of Bullshitʺ (4:29)
ʺMelancholy Bridgeʺ (7:08)
ʺWe. As Smart as We Areʺ (5:29)
ʺPieces off Meʺ (6:04)
ʺOde to the Eliteʺ (4:11)
ʺBack from the Hereafterʺ (4:36)
ʺAtkeloʺ (2:14)
ʺI’m Against Itʺ (4:54)
ʺPrimal Catharsisʺ (6:44)

https://tigerleech.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/Tigerleechband/

Pays: FR
M&O Music
Sortie: 2021/10/08

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