TERRA ODIUM – Ne plus ultra
En 2000, un groupe nommé Spiral Architect sortait un album devenu culte depuis, ʺA sceptic’s universeʺ. Puis Spiral Architect est entré en hibernation pour une durée indéterminée et ses membres sont allés vaquer à d’autres occupations. Parmi eux, le chanteur guitariste Øyvind Hægeland et le batteur Asgeir Mickelson ont rempli à ras-bord leurs agendas, avec des participations nombreuses et variées : Clairvoya, Manitou, Son IC, Den Saakaldte, Lunaris, Scariot, Arcturus pour Øyvind Hægeland et Scariot, Veil of Secrets, Mork (live), Anesthesia, God of Atheists, H.E.A.L., Abyssic, Borknagar, Highland Glory, Ihsahn, Lunaris, Sarke, Thornbound, Sturmgeist (live), Testament (live), Arctic Thunder pour Asgeir Mickelson.
Ces deux Norvégiens ont l’habitude de travailler ensemble puisque, outre Spiral Architect, ils ont également fréquenté les mêmes bancs chez Scariot et Lunaris. L’envie de monter un nouveau projet commun se fait vite sentir et nos deux lascars montent Terra Odium, consacré comme Spiral Architect à des préoccupations mêlant heavy metal et progressif. Et là, Øyvind Hægeland et Asgeir Mickelson décident de donner dans la grande ambition en recrutant du beau monde. Ils commencent d’abord par récupérer le guitariste Bollie Fredriksen, qui opérait avec Øyvind Hægeland dans Manitou. On monte en puissance avec l’intégration aux claviers et orchestrations de Jon Phipps (Dragonforce, Moonspell, Angra) et on débusque le bassiste culte en la personne de Steve DiGiorgio, ancien Death, ancien Sadus et actuel bassiste de Testament, excusez du peu. Steve Di Giorgio est connu pour jouer sur une basse sans fret, une technique qu’il a été le premier à introduire dans le métal extrême. Et il joue aussi actuellement dans Act of Denial, Charred Walls of the Damned, Futures End, Geoda, Gone in April, Itself, Johnny Newman, Mythodea, Spirits of Fire et Synesis Absorption. Alors, on se tait et on vénère.
C’est donc avec une équipe de mercenaires expérimentés et pointus (auxquels on ajoute l’invité Kjetil Nordhus de Tristania sur certaines parties chantées) que Terra Odium se présente à la sagacité et au jugement des amateurs de métal technique. Et je peux vous dire que leur premier album ʺNe plus ultraʺ est un véritable choc. Chaque musicien brille dans sa spécialité, avec les rythmiques aux mâchoires carrées de Bollie Fredriksen, le chant expressif et les solos athlétiques d’Øyvind Hægeland, la basse satinée et ultra technique de Steve Di Giorgio, le travail rythmique bluffant d’Asgeir Mickelson ou les arrangements somptueux de Jon Phipps. L’ambiance des compositions est pesante, menaçante mais aussi très lyrique, alliant la froideur de la maîtrise technique à la chaleur du feeling.
Le groupe exprime une personnalité propre qui va enfoncer de gros clous d’acier à mains nues à l’occasion de morceaux impressionnants comme ʺCrawlingʺ, ʺWinterʺ et surtout ʺThe thornʺ et ses presque douze minutes ou le plus inclassable mais fascinant ʺIt was not deathʺ sans oublier un excellent final ʺThe clouded morningʺ aux structures capricieuses et mouvantes. La plupart des morceaux tournent autour des sept minutes et se placent dans une ligne métal progressive qui rappelle aussi les maîtres Savatage, Voivod, Blind Guardian, Queensrÿche ou Dream Theater.
Les amateurs des groupes précités peuvent se tourner en toute confiance vers Terra Odium qui signe ici un album aux qualités techniques hallucinantes et qui évolue avec une insolente aisance entre métal sombre et mélodies puissantes.
Le groupe :
Bollie Fredriksen (guitare)
Asgeir Mickelson (batterie)
Øyvind Hægeland (chant et guitare)
Steve Di Giorgio (basse)
Jon Phipps (synthétiseurs et orchestration)
L’album :
ʺCrawlingʺ (06:41)
ʺThe Road Not Takenʺ (06:56)
ʺWinterʺ (07:06)
ʺThe Shadow Lungʺ (05:33)
ʺThe Thornʺ (11:52)
ʺIt Was Not Deathʺ (06:28)
ʺThe Clouded Morningʺ (07:48)
https://www.facebook.com/TerraOdium
Pays: NO
Frontiers Music
Sortie: 2021/06/11