CD/DVDChroniques

SPIRITS BURNING & MICHAEL MOORCOCK – The hollow lands

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Le collectif space rock progressif Spirits Burning est toujours actif et est même plus inspiré que jamais, avec cette nouvelle collaboration avec l’écrivain et parolier Michael Moorcock. Ledit Moorcock, on le rappelle, est une sommité mondiale en matière de science-fiction, avec une œuvre littéraire considérable digne de concurrencer les mondes imaginaires de Tolkien ou d’A.E. Van Vogt. Ses accointances avec le monde du rock sont également fort respectables, avec notamment des textes écrits pour le compte d’Hawkwind ou de Blue Öyster Cult.

Nous allons d’ailleurs parler d’Hawkwind et de Blue Öyster Cult au cours de cette chronique, puisque ce nouvel album de Spirits Burning, toujours mené avec brio par Don Falcone, va impliquer de près des membres de ces deux fameux groupes. En effet, c’est quasiment tout le line-up classique de Blue Öyster Cult qui se retrouve à interpréter les nouvelles chansons du groupe : Eric Bloom, Buck Dharma et leurs anciens collègues Joe et Albert Bouchard, rien que ça. Côté Hawkwind, Don Falcone a convoqué Harvey Bainbridge, Steve Bernand, Dead Fred, et bien sûr Michael Moorcock, dont le rôle est d’autant plus important que le thème de ce nouvel album ʺThe hollow landsʺ est tiré d’un des nombreux romans de l’écrivain.

Plus précisément, ʺThe hollow landsʺ est le deuxième volume d’une trilogie parue dans les années 70, intitulée ʺThe dancers at the end of timeʺ. Le premier volume ʺAn alien heatʺ, datant de 1972, avait été adapté en musique sur l’album du même nom des mêmes Spirits Burning et Michael Moorcock, en 2018. Comme c’est une trilogie, il faut s’attendre très prochainement à voir débarquer l’album ʺThe end of all songsʺ, qui s’appuiera sur le troisième roman paru en 1976. Nous avons raté ʺAn alien heatʺ mais nous n’allons pas faire l’impasse sur ce deuxième volet, tout à fait passionnant à la fois du point de vue musical que littéraire. L’intrigue générale de cette trilogie se situe dans un univers futuriste à des millions d’années de notre présent, avec une humanité décadente devenue immortelle, dont un des plus abjects représentants a ramené du passé une jeune fille de l’ère victorienne. On imagine facilement les développements dramatiques de cette version beaucoup plus sérieuse d’ʺHibernatusʺ.

Si l’album implique des membres de Blue Öyster Cult et Hawkwind, il faut aussi mentionner la présence de 22 autres musiciens invités, ce qui souligne l’ampleur considérable et l’ambition du projet musical représenté par ʺThe hollow landsʺ. On ne va pas tous les citer mais on retrouve quand même des membres de Nektar, Brainticket, The Bevis Frond, Camper Van Beethoven, Strawbs, Arthur Brown’s Kingdom Come, Farflung, ainsi que Fabienne Shine (de Shakin’ Street, il fallait quand même aller la chercher) et Bridget Wishart, ex-Hawkwind qui avait déjà collaboré avec Spirits Burning sur l’album ʺMake believe it realʺ en 2014.

De la grandeur et de l’ambition, on va en effet en goûter au cours de ces 18 morceaux occupant l’auditeur pendant plus d’une heure et quart. On remarque tout de suite le phrasé de guitare de Buck Dharma qui enjolive le premier titre ʺTo hollow landsʺ, un morceau dynamique et aérien qui donne le ton de l’album. Il sera en effet question de rock à guitares, d’ambiances progressives et de puissance littéraire dans cette vaste fresque mêlant science-fiction et musique. L’esprit Hawkwind flotte en filigrane et marque de nombreuses étapes de l’album (ʺPlaying at shipsʺ, ʺOn the huntʺ, ʺA conversation with H.G. Wellsʺ, ʺMorphail megaflowʺ). Entrer pleinement dans cet album, c’est avoir les yeux plongés dans les paroles des chansons qui figurent dans le livret du CD. C’est ainsi qu’on peut suivre le déroulement de ce qui est finalement un roman rock.

C’est ainsi que l’on aura l’occasion de découvrir ou redécouvrir l’univers de Michael Moorcock, dont l’œuvre littéraire solide et cohérente recèle des richesses incroyables. L’homme n’a pas été sélectionné pour rien par la presse littéraire anglaise parmi les cinquante plus grands écrivains anglais de la seconde moitié du 20e siècle. Et si ce n’est pas le plus grand chanteur anglais de la seconde moitié du 20e siècle, c’est quand même un fascinant raconteur d’histoires. Vivement le troisième volet de cette passionnante aventure.

Le groupe :

Don Falcone (synthés, piano, orgues, clavinet, percussion, cordes, chant)
Michael Moorcock (harmonica, chant)
Albert Bouchard (chant, guitare, basse, batterie, tambourin, banjo, piano)
Joe Bouchard (chant)
David Hirschberg (basse, guitare)
Donald ʺBuck Dharmaʺ Roeser (chant et guitare)
Harvey Bainbridge (synthés)
Jonathan Segel (violon)
Chas Cronk (basse)
Doug Erickson (guitare)
Eric Bloom (narration)
Dana McCoy (chant)
Bridget Wishart (chant)
Steve Bernand (guitare)
Andy Dalby (guitare)
Adrian Shaw (basse)
William Kopecky (basse)
Richard Wileman (guitare)
Tony Mann (chant)
Dead Fred (violon)
Jack Gold-Molina (batterie)
Don Xaliman (basse)
Ron Howden (batterie)
Andrew Scott (guitare)
Lux Vibratus (basse)
Danny Miranda (basse)
Fabienne Shine (chant)
Andy Shernoff (chant)
Jules Radino (batterie)
Paul Sears (batterie)
Richie Castellano (chant et guitare)

L’album :

ʺTo Hollow Landsʺ (04:27)
ʺIsn’t It Delicious?ʺ (04:09)
ʺPlaying at Shipsʺ (04:43)
ʺDance Trough Timeʺ (05:36)
ʺWarm Snow Peaksʺ (02:53)
ʺThe Huntʺ (01:50)
ʺA Haze Of Crimson Lightʺ (04:01)
ʺConflict & Illusionsʺ (05:43)
ʺRobot Nurse & the Children Of The Pitʺ (06:11)
ʺA Conversation With H.G. Wellsʺ (06:04)
ʺAwful Dilemmaʺ (03:54)
ʺMr Underwood’s Soliloquyʺ (03:41)
ʺTime Machine Cabrioletʺ (03:19)
ʺWe May Yet Be Savedʺ (02:37)
ʺMorphail Megaflowʺ (05:25)
ʺMemorable Night At Cafe Royalʺ (05:25)
ʺTo The Time Machine, At Lastʺ (03:07)
ʺMake A Fireʺ (02:58)

https://spiritsburningmichaelmoorcock.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/spiritsburning

Pays: GB
Purple Pyramid Records
Sortie: 202/12/04

Laisser un commentaire

Music In Belgium