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SOUNDS OF NEW SOMA – Trip

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Les amoureux des chansonnettes bien construites à trois couplets et deux refrains totalisant trois minutes trente maxi vont passer leur chemin avec cette chronique du dernier album de Sounds Of New Soma. Par contre, ceux qui aiment les longues dérives incontrôlées dans l’électronique expérimentale vont pouvoir mettre leur blouse blanche et monter à bord de ce véhicule peu orthodoxe en matière musicale, pour une randonnée cosmique dont on n’est pas sûr de revenir dans le même état que celui dans lequel on était quand on est parti. Alors, accrochez vos ceintures, c’est parti pour le grand trip.

On va d’abord présenter les pilotes qui vont nous balader aujourd’hui. Alexander Djelassi et Dirk Raupach sont originaires de Krefeld, dans l’ouest de l’Allemagne, à une vingtaine de kilomètres de la frontière néerlandaise. Leur association remonte à 2013 et leur duo sous le nom de Sounds Of New Soma (ou SONS, en abrégé) est dédié aux franges les plus élevées du space rock. Ceci nous ramène immédiatement à la bonne vieille Kosmische Muzik de l’Allemagne des années 70, à l’époque du Krautrock et surtout ici de l’école de Berlin qui avait vu émerger les monstres de l’électronique teutonne, Tangerine Dream, Klaus Schulze ou Manuel Göttsching.

Et en matière d’hyper-espace, il faut avouer que les gens de Sounds Of New Soma font très fort. Les premiers albums ʺBeyond the acid dreamʺ (2014), ʺMoebius tunnelʺ (2015) ou ʺLa grande bellezzaʺ (2017) distillaient des pièces instrumentales planantes qui tournaient souvent autour de la dizaine de minutes. Mais ici, les lascars Djelassi et Raupach ont opté pour le très grand format : un morceau unique de 42 minutes. Quand je disais que cette chronique n’était pas recommandée aux fans de Mötley Crüe, il fallait me croire.

Ce ʺTripʺ au nom très bien porté va donc nous promener dans toutes sortes d’ambiances, reliées par le point commun du rythme lent. On peut repérer une rupture à la 23e minute, sans doute pour tenir compte du format vinyle où l’auditeur qui n’est pas encore devenu fou devra retourner son disque sur la platine pour continuer à écouter la musique. Mais en général, on reste dans un ensemble dense qui va avoir recours à toutes sortes d’atmosphères. Il y a des phases où l’on entend poindre un saxophone, puis ce sera des incantations tantriques qui viendront se confronter à des bruitages de billes d’acier tombant sur des assiettes de cuivre, alors que les synthétiseurs règlent l’humeur général de ce long morceau. C’est une sorte de rencontre entre Jean-Michel Jarre et Einstürzende Neubauten, avec le côté zinzin de l’album ʺIrrlichtʺ de Klaus Schulze. Il faut aimer mais je dirais que c’est le côté méditatif de cet album/morceau qui permet de se plonger tranquillement dans ses différents épisodes et ses différentes ambiances.

Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont écouté ʺIrrlichtʺ de Klaus Schulze et ceux qui ne l’ont pas écouté. On pourra désormais subdiviser les catégories en disant que le monde se divise en quatre catégories : ceux qui ont écouté ʺIrrlichtʺ mais pas ʺTripʺ, ceux qui ont écouté ʺTripʺ mais pas ʺIrrlichtʺ, les innocentes brebis qui n’ont écouté aucun de deux et les pervers qui ont écouté les deux. Je fais désormais partie de cette dernière catégorie et je ne vous inviterais pas à me rejoindre si l’écoute de ce genre de disque était nuisible pour la santé. Mais là, vous pouvez y aller car c’est sans conséquence sur le mental. C’est du moins ce que me raconte mon psychiatre…

Le groupe :

Alexander Djelassi (guitare, basse, synthétiseur, effets)
Dirk Raupach (synthétiseur, effets, voix)

L’album :

ʺTripʺ (42 :48)

https://soundsofnewsoma.bandcamp.com/album/trip
https://www.facebook.com/SoundsOfNewSoma/

Pays: DE
Tonzonen Records
Sortie: 2021/04/16

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