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SLÆGT – Goddess

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Voici un groupe intéressant, en progression constante depuis sa création en 2011, qui nous vient du Danemark et qui a été récemment signé par le label Century Media. Quand on connaît le degré d’exigence de cette maison quant à la qualité des groupes de métal qu’elle produit, on devine que Slægt a des choses à dire.

Effectivement, il y de la matière chez ce groupe, qui démarre modestement à Copenhague en tant que projet unipersonnel d’un certain Asrok (alias Oskar J. Frederiksen) qui tient le chant, la basse et la guitare. Durant trois ans, Asrok mûrit ses compositions dans son coin et en 2014, il se décide enfin à les tester sur scène. Mais comme il est tout seul, il a d’abord recours à une aide ponctuelle, fournie par Olle Bergholz (basse et chœurs), Adam Kjær Nielsen (batterie) et Anders M. Jørgensen (guitare). En 2015, ces trois garçons sont officialisés membres permanents de Slægt, qui commence alors sa discographie proprement dite.

Le groupe verse d’abord dans un black metal aux relents heavy et thrash (le premier album ʺIldsvangerʺ en 2015) qui évolue rapidement et de manière inversée vers du heavy metal et du thrash aux parfums black (le chant) avec l’excellent EP ʺBeautiful and damnedʺ, sorti la même année. Dès lors, Slægt a trouvé son style, du heavy metal traditionnel modernisé par un apport black metal. C’est cela qu’on trouve sur ʺDomus mysteriumʺ, le deuxième album de 2017 qui est encore une réussite et qui confirme le recours à des morceaux parfois longs, voire très longs (le final ʺDomus mysteriumʺ et ses treize minutes). Iron Maiden rencontre Kreator, c’est ainsi qu’on pourrait comparer le style de Slægt à ce moment-là.

En octobre 2018, le troisième album ʺThe wheelʺ sort sur le label allemand Van Records (qui avait aussi sorti le précédent) et poursuit dans le filon heavy metal/black metal de manière moins surprenante, cet album se situant un petit cran en-dessous de son prédécesseur. Un court EP deux titres, ʺBlack bombsʺ suivra en avril 2019.

La réputation de Slægt est cependant faite et après les vicissitudes du COVID, les affaires reprennent avec cette signature chez Century Media, pour ce quatrième album ʺGoddessʺ qui est sans doute le plus abouti du groupe. Avec un gros label comme Century, les moyens mis à disposition sont tout de suite plus imposants, à commencer par le prestige des producteurs. Martin ʺKonieʺ Ehrencrona (Refused, In Solitude, Viagra Boys, Tribulation) s’occupe de l’enregistrement au Studio Cobra de Stockholm et le légendaire Magnus Lindberg (The Hellacopters, Cult of Luna, Dool) exécute la mastérisation aux studios Redmount Studios, dans cette même ville. La pochette fait également l’objet des plus grands soins, avec un dessin signé Dávid Glomba (Svartidaudi, Cult Of Fire, Malokarpatan), ce qui change considérablement des pochettes bricolées, voire assez basiques, des albums précédents.

L’album commence dans la grandeur avec ʺDeceived by the amethystʺ, chevauchée métallique, presque stoner, parcourue du chant rugueux d’Asrok. ʺKiss from a knifeʺ sort une carte plus black metal, soulignée par une puissante rythmique thrash metal. Quand on découvre Slægt par cet album, la marque sonore est impressionnante. Le groupe n’a composé que six titres (dont un tout petit ʺSabbath bloody stabatʺ de moins de deux minutes, servant de transition sur fond d’harmonium) mais il leur a donné des durées conséquentes, avec le final ʺGoddessʺ qui avoisine les onze minutes. Mais avant d’en arriver là, on a encore fort à faire avec les tourments de ʺHunt againʺ (près de huit minutes d’assauts de guitare et de caprices rythmiques) et l’intensité technique et émotionnelle de ʺFealty, thunder whipʺ.

Puis c’est l’imposant final ʺGoddessʺ et ses structures labyrinthiques, ses montées en puissance, ses moments de suspense, ses magnifiques solos de guitares jumelées et son grand côté épique. Une fin vertigineuse pour un album qui ne l’est pas moins et qu’il faut impérativement découvrir. Talent en vue !

Le groupe :

Oskar J. Frederiksen (chant, guitare, orgue)
Olle Bergholz (basse et chœurs)
Adam Kjær Nielsen (batterie)
Anders M. Jørgensen (guitare lead, orgue, saxophone, synthétiseurs)

L’album :

ʺDeceived by an Amethystʺ (06:26)
ʺKiss from a Knifeʺ (05:52)
ʺHunt Againʺ (07:47)
ʺFealty, Thunder Whipʺ (07:16)
ʺStabat Bloody Stabatʺ (01:49)
ʺGoddessʺ (11:00)

https://www.facebook.com/Slægt /

Pays: DK
Century Media
Sortie: 2022/03/18

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