ROME – Hegemonikon
Le Luxembourgeois Jérôme Reuter lance son projet Rome en 2005, il y a environ 17 ans. Et 17 ans plus tard, voici le 17e album de Rome, ce qui finit démontrer que Jérôme Reuter est un véritable stakhanoviste de la production discographique. Et ce qu’il y a de plus épatant dans ce processus est que chaque album de Rome ne ressemble jamais au précédent, Jérôme Reuter fourmillant d’idées qu’il est capable de transformer en chansons complexes en un rien de temps.
Les albums de Rome ont toujours un pied dans l’Antiquité et ce nouveau disque s’appelle ʺHegemonikonʺ. Du grec, donc. Sur ce nouvel opus, les influences de l’électronique et de la new wave font transiter le folk sombre de Rome vers un nouvel animal qui ajoute une touche subtile de post punk et de rock synthétique.
De la chanson noire, du post-industriel, de l’avant-pop, du néo-folk, du singer-songwriter… Tout ceci peut être additionné pour décrire le style compliqué et versatile de Rome. Ici, le groupe se métamorphose encore dans une forme d’électronique qui vit par le biais des synthétiseurs analogiques, sans perdre aucunement la personnalité initiale de Rome. Le concept qu’on pourrait imaginer derrière ʺHegemonikonʺ est l’espace libre, la brisure des frontières, l’échappée du confinement vers le grand large, comme le suggère la pochette de l’album, ce brise-glace qui parcourt les mers gelées vers une destination inconnue.
Jérôme Reuter agit ici presque seul, en conservant son acolyte Tom Gatti à la programmation et aux claviers. Cette association livre à nos oreilles des hymnes synthétiques comme ʺNo second Troyʺ, ʺSolar Caesarʺ ou ʺHearts mendʺ dans lesquels Rome étend son univers sonore. ʺHegemonikonʺ est entouré par le drame, chaque titre s’enchaînant au suivant comme dans un opéra magnétique. Des éléments poétiques insérés dans l’ouverture ʺA slaughter of crowsʺ jusqu’au final ʺStone of lightʺ, les voix jouent un rôle important dans l’âme théâtrale de cet album.
ʺHegemonikonʺ est une œuvre solide, audacieuse qui montre que Rome, après 17 ans d’existence, est non seulement capable de revisiter son style d’origine mais sait aussi apporter de la nouveauté et de la surprise au cours de cet album qui marque par sa profondeur et la gravité de ses chansons. Le disque occupe juste un peu moins de 38 minutes pour onze morceaux, élaborant ainsi des chansons qui vont à l’essentiel, sans se disperser et en gardant une ligne concrète et constructive.
Rome reste donc un groupe à toujours découvrir et redécouvrir, une chance pour ceux qui le connaissant déjà et une opportunité de rentrer dans un univers fouillé et pensif pour les auditeurs qui viendraient à rencontrer ce groupe pour la première fois.
Le groupe :
Jérôme Reuter (chant, guitare, batterie et instruments divers)
Tom Gatti (programmation, basse, claviers et modulateurs)
L’album :
ʺA Slaughter of Crowsʺ
ʺNo Second Troyʺ
ʺIcarus Rexʺ
ʺSurely Ashʺ
ʺOn the Slopes of Mountain Malamatiyahʺ
ʺWalking the Atlalʺ
ʺHearts Mendʺ
ʺThe Ripping of the Veilʺ
ʺSolar Caesarʺ
ʺStone of Light / Mer de Glaceʺ
ʺNew Flagsʺ
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Pays: LU
Trisol Music Group
Sortie: 2022/11/25