DAMANEK – In Flight
Formation emmenée par l’imposant Guy Manning multi-instrumentiste anglais ayant participé à de nombreuses formations (Parallel or 90 Degrees, The Tangent, UPF), celle-ci a finalement une coloration plutôt internationale puisqu’en son sein on y retrouve aussi l’Australien Sean Timms (Unitopia, UPF, Southern Empire) et l’Allemand Marek Arnold (Toxic Smile, Cyril, SSTTGD…) donc en fait, trois importantes figures du paysage “Prog » d’aujourd’hui. Comptons aussi sur la présence de Dan Mash (basse), Luke Machin (guitares) ou encore de Brody Thomas Green (batterie et percussions), le trio de base se chargeant du reste comme par exemple les claviers (synthés, piano ou orgues), le saxophone et le soprano-saxophone le chant étant assuré par Guy Manning en personne.
C’est le deuxième album pour la formation puisqu’un premier opus était sorti en 2017, une sortie discographique qui coïncide ici avec une tournée articulée autour d’autres formations (Southern Empire, SSTTGD) où, apparaissent une partie des mêmes musiciens au sein des trois groupes, la preuve avec un passage au Spirit of 66 de Verviers relaté d’ailleurs dans un compte-rendu paru sur notre site. C’est sur un mode Pink Floyd que démarre la première composition puis, apparaît la voix caractéristique de Guy Manning pour élancer un rock-progressif plutôt mélodique et légèrement atmosphérique. Un beau passage au piano vient ici coloré un premier morceau voyageant aussi d’une certaine manière vers le néo-classique, il s’ensuit un très beau solo de guitare qui conserve l’empreinte du Floyd pour une composition assez accessible où revient en bout de course la guitare électrique. On poursuit sur un rythme plutôt jazzy et même sud-américain avec même quelques soupçons de funk sans oublier l’arrivée des orgues, un morceau bien cadencé qui s’approche finalement plus d’un classic-rock tout en conservant le côté vintage et jazzy d’autant plus, que les instruments cuivrés de Marek viennent ici appuyer l’empreinte du jazz au sein de ce morceau multi-facettes.
On garde ensuite le cap d’un mélange entre rock-progressif, classic-rock et jazz-rock sur la suite de l’album, le tout toujours porté par le chant de Guy Manning sans oublier ça et là les soli de guitares de Luke Machin, et l’intervention judicieuse du saxophone ou du soprano-saxophone de Marek qui illumine certains passages. Bien sûr les deux claviéristes (Guy et Sean) n’oublient pas la dimension atmosphérique ou vintage avec pour cette dernière le son des orgues, permettant à la musique de voyager à travers de nombreux courants musicaux en touchant même le blues et me rappelant aussi à certains moments le travail de Carlos Santana. « The Crawler » en est un vibrant exemple puisque la composition louvoie à travers un dédale sonore empruntant de multiples chemins spécifiques.
Des moments posés sont également présents pour permettre de déposer de belles ambiances jazzy et feutrées où, le saxophone et les synthés font comme du velours idem pour la guitare qui se fait bluesy et douce pour au final, offrir la belle ballade « Moon-Catcher » qui fait encore une connexion avec une architecture de composition plus traditionnelle. Pour le reste on poursuit avec toujours ce jazz-rock qui exploite toutes les colorations des instruments en place (piano, orgue, saxophone, soprano-saxophone, guitare…), le but étant de proposer à l’auditeur un résultat musical qui plaira aussi bien à un progueux qu’à un amateur de jazz-rock…une sorte de fusion maîtrisée plutôt tirant sur le progressif, qui a la particularité de mettre en évidence chaque instrument utilisé à travers des passages techniques toujours fluides et mélodiques. Voilà bien un album varié et multi-couleurs qui a le mérite d’être abordable pour tous alors, profitez-en chers membres !
– Damanek Le Facebook
Pays: GB/AU/DE
Giant Electric Pea GEPCD1059
Sortie: 2018/10/05