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HOLTER – Vlad the impaler

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Décidément, il est bien vrai que Dracula ne mourra jamais. Cette figure désormais inévitable de l’imaginaire commun hante les esprits des mortels depuis la fin du 19e siècle, quand un certain Bram Stoker eut l’idée d’écrire un roman sur les aventures d’un comte des Carpates aux mœurs vampiriques, inspirées de l’histoire de Vlad Tepes, dit Dracul, qui luttait farouchement contre les hordes ottomanes au fin fond de la Roumanie au XVe siècle. Vlad Tepes était surnommé l’Empaleur car, parait-il, il aimait soumettre ses captifs à ce supplice qui commence agréablement mais se termine très mal.

Depuis plus de 120 ans, on ne compte plus les romans, pièces de théâtre, films, feuilletons, dessins animés, bandes dessinées et pièces musicales qui ont mis en scène le célèbre Dracula. En matière musicale, il y a quelques années, une bande de métallurgistes norvégiens est venue apporter sa petite pierre à l’édifice draculéen avec un opéra rock intitulé “Dracula: Swing of death ». Nous étions alors début 2015 et cette œuvre était due à l’association de Jorn Lande et Trond Holter. Le premier est connu pour animer le groupe Jorn depuis 2000, au service d’un métal symphonique de haut vol, avec près d’une vingtaine d’albums au compteur. Le second a commencé sa carrière dans Dream Police (un groupe hard de la fin des années 80), puis dans Wig Wam entre 2001 et 2014 (un combo plus glam metal). Et régulièrement, Jorn Lande et Trond Holter s’associent pour travailler sur le mythe de Dracula, si l’on en juge par la sortie de ce “Vlad the impaler », suite de “Dracula: Swing of death ».

Le succès de l’opéra-rock “Dracula : swing of death » auprès du public norvégien (il n’y a pas qu’en Romanie qu’on a envie de boulotter des carotides bien fraîches…) a commandé à nos deux comparses de réaliser une suite. La voilà avec “Vlad the impaler » qui reprend les aventures sanguinaires du vampire là où le disque précédent les avait laissées. Attendez, je crois deviner : on l’avait tué à la fin et il ressuscite miraculeusement, c’est ça? Facile, Christopher Lee nous a déjà fait le coup dans tous les films de Dracula produits par la Hammer. Bref, on remet ça ici en s’attachant plus particulièrement aux origines du mal, en la personne de Vlad Dracul et de ses péripéties dans la province de Valachie au XVe siècle. Amour, gloire et beauté (et hémoglobine) se croisent au cours de cet album épique tout simplement magnifique au niveau de la production, de la puissance du métal mélodique (toujours acéré, jamais mollissant) et de l’interprétation enlevée exécutée par des musiciens au top.

Le couple de chanteur et chanteuse Nils K. Rue (Pagan’s Mind) et Eva Iselin Erichsen fait des merveilles, notamment sur la grande ballade “Shadows of love ». Bernt Jansen (basse), Per Morten Bergseth (batterie) et Erling Henanger (claviers) sont les fidèles exécutants de l’œuvre écrite par Jorn Lande et Trond Holter, pour un album qui n’y va pas par quatre chemins pour infliger des riffs percutants et héroïques, aux climats variés mais toujours puissants, entre mélodie et métal couillu. On pense à une savante rencontre entre Helloween, Lacuna Coil et des artistes plus opératiques comme Meat Loaf, Queen ou Alice Cooper. Vous voulez les titres des bons morceaux? Tous, ce n’est pas compliqué.

On ne sait pas si Dracula a définitivement décidé d’installer son cercueil rempli de sa terre natale quelque part du côté d’Oslo ou de Bergen mais en tous cas, vous pouvez aussi laisser votre fenêtre de chambre ouverte une nuit de pleine lune. Avec “Vlad the impaler » bien calé sur le tourne-disque, il y a une chance qu’un garçon bien de sa personne et bien fringué d’une belle cape rouge et noire vienne se présenter sur le pas de votre porte. Vous pourrez alors lui tendre un cou fraternel.

Pays: NO
Frontiers Music
Sortie: 2018/11/09

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