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MYSTIC SONS – Mystic Sons

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A Martigny (Suisse), on enregistre depuis quelques temps quelques secousses sismiques supplémentaires depuis que les Mystic Sons se sont mis à travailler de gros riffs stoner dans leur cave. En effet, Bochat (guitare et chant), Tibo (batterie) et Cagoule (basse) ne sont pas avares sur le décibel et font trembler les murs avec un rock épais tiraillé entre blues lourd et stoner désertique. Le trio publie en septembre 2016 une première démo où il est beaucoup question d’amour (« I know you love me back too baby », « I don’t love you anymore baby », « Baby this why I love you »). Une démo concept, en quelque sorte. On y découvrait un blues décontracté et nonchalant, servi par un chant un peu voyou et lancinant.

Sur le premier album « Mystic Sons », on retrouve cette formule bien grasse et bien sympathique, qui fait penser à un croisement entre Kyuss, Solace ou Acid King. Bref, les Mystic Sons s’emmitouflent gracieusement dans les valeurs sûres du stoner primordial, celui des années 1990 où on ne se posait pas encore toutes ces questions de classifications entre stoner, sludge metal, doom metal, post-hardcore et autres proto-doom.

Simple et clair, le style des Mystic Sons l’est assurément. Le groupe fait rougeoyer les amplis à lampes sous l’impact de guitares grassouillettes au son volumineux, sur un canapé rythmique en mid-tempo et sûr de son charme pesant. Le premier titre « Intro » fait visiter l’appartement-témoin : ça va être bas et lourd, tout en groove pachydermique. La confirmation arrive avec le sénatorial « Mephistopheles », proche de Kyuss et du chant de John Garcia. Le stoner du désert est d’ailleurs une obsession vivace chez les Mystic Sons, si l’on en juge par leur titre « Californian desert », qui veut tout dire. Ici, et avec les titres suivants « Leather apron » et « Brown sugar », on rajoute encore quelques couches de béton armé dans le montage du mur sonore. « Leather apron » est magnifiquement bluesy et occasionne un solo de guitare passionnant, qu’on est prêt à suivre jusque dans les sables de Desert Palms mais qui disparaît subitement dans un fading. Dommage… Par contre, l’émotion sera complète sur le final « Black ritual » qui va faire repartir un solo du même tonneau, tenu cette fois de façon marathonienne. C’est là où on repère la plus-value apportée par les Mystic Sons, avec les solos de guitares qui permettent de distinguer le groupe de ses grands inspirateurs. Un groupe recopiant humblement Kyuss sous toutes les coutures aurait été un peu superflu. Les Mystic Sons apportent leur personnalité sur les soli, bon signe avant-coureur d’une évolution musicale que l’on espère profitable pour ce jeune groupe.

Pays: CH
Suisa
Sortie: 2018/06/01

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