SOUL GRIP – Not ever
Nous en avions parlé lors de la sortie de l’album partagé entre Soul Grip et VVOVNDS l’été dernier, cet album servait en fait de préparation à la sortie du deuxième album de Soul Grip, promis pour l’automne. Chose promise, chose due avec l’arrivée de « Not ever », qui constitue donc la deuxième livraison du groupe gantois depuis sont premier opus « Avadon« en 2015.
On le sait, Soul Grip allie avec intelligence des éléments postcore, sludge et black metal. Son premier effort avait été très convaincant en ce sens. Avec « Not ever », Kevin De Cock (guitare et chant), Nathan Van der Vaet (guitare et chant), Jeffrey Calis (basse) et Gert Stals (batterie) confirment leur maîtrise de cette association des extrêmes avec un album tout aussi expressif que son prédécesseur. On sent même une patine supplémentaire gagnée au fil de l’expérience, le groupe étant capable de morceler le cosmos sous de puissants et longs morceaux qui prendront aux tripes ceux qui ont les tympans adaptés au post-black/sludge metal de Soul Grip.
Car il faut une bonne dose d’ouverture d’esprit pour se laisser emporter par la marée gluante et noire des titres qui composent ce nouvel album. Il y a de quoi nourrir des épopées avec les six à sept minutes de « Ton rêve » ou « Ailes noircies », des titres en français défendus par les néerlandophones de Soul Grip (merci, les gars, sympa de votre part). Il y a de quoi s’abîmer dans les souffrances mentales suscitées par des drames sonores comme « Grav I » et « Grav II », alliances permanentes de rythmes outrés subitement contrebalancés par des passages plus lents et mélancoliques. Dans le style, « Grand » travaille sur ces antagonismes black/sludge avec encore plus de crudité.
Là, nos âmes sont suffisamment échauffées pour recevoir une grande leçon de romantisme noir, avec la superbe ballade « Never leave » qui se laisse aller à des arpèges de guitare désespérée, des murmures blafards, avant un lâcher de puissance qui cherche à se propulser vers le ciel pour mieux le maudire. Il n’y a plus qu’à se faire cueillir par un morceau final de dix minutes, un « Fiend » qui va encore déployer des trésors de souffrance angoissée dévalant les pentes de notre tristesse à la vitesse de la foudre. Monstruosités sludge et rage black se disputent les restes pantelants de nos psychismes rendus à l’état de bêtes pleurantes.
On sentait bien que Soul Grip était un groupe loin d’être anodin. Son imaginaire musical tourmenté est en train de trouver sa consistance vraie avec ce deuxième album marquant une progression confirmée. On attend la suite avec impatience.
Pays: BE
Consouling Sounds
Sortie: 2018/11/02