LIZZIES – On thin ice
Prenez garde, de nouvelles ladies du rock ‘n’ roll sont en train de monter en puissance et elles arrivent de là où on les attend le moins, c’est-à-dire d’Espagne. Eh oui, en écoutant ce deuxième album de Lizzies, on aurait eu du mal à parier que ce hard rock clinquant et fier-à-bras pouvait venir de l’autre côté des Pyrénées, on l’aurait plutôt vu surgir de l’autre côté des Montagnes Rocheuses, de Californie, par exemple.
Lizzies est formé à Madrid en 2010 autour de Patricia Strutter (guitare), Motorcycle Marina (basse), Lucía Xauri (batterie) et Elena Zodia (chant). Les donzelles revendiquent clairement des influences venant de la scène hard rock des années 80 et elles le montrent sur les EPs « Heavy metal warriors » (2012) et « End of time » (2013), qui précèdent le premier album « Good luck » (2015), arrivé à la 16e place des charts espagnols, jolie performance.
Après ce premier coup de maître, les Lizzies repartent à l’assaut avec ce « On thin ice » qui rassemble tous les ingrédients du hard rock classique tel qu’on pouvait en écouter entre 1979 et 1984. On est tout de suite dans le bain avec les morceaux marquants qui débutent le disque (« Like an animal », « No law city », « I’m paranoid », « Playing with death »). Le chant de lionne d’Elena Zodia met immédiatement les choses au point : ces filles de Lizzies sont venues pour vaincre. Le charme fonctionne d’autant plus que la production altière met en valeur des guitares qui claquent et qui sont victorieuses d’avance. Ce superbe travail de production est signé Ola Ersfjord (Tribulation, Primordial, Night, Honeymoon Disease) avec une mastérisation du grand Magnus Lindberg (Cult of Luna).
Ici, on ne recherche par l’originalité mais le groupe rend un bel hommage au hard rock et au heavy metal des premiers temps. Puisqu’on a ici affaire à des femmes, on pense bien sûr à Girlschool (la pochette particulièrement laide de « On thin ice » rappelle les premières pochettes des hardeuses londoniennes) mais il y aussi de superbes envolées qui font penser à Ratt, Scorpions ou les Runaways. Ces gamines infernales nous tiennent en haleine tout au long de l’album avec d’autres cascades électriques ayant pour nom « Talk shit and get hit », « Final sentence » ou « Rosa Maria ». Ça envoie du riff, ça branche sur le triphasé et ça donne une irrépressible envie de taper du pied ou de se secouer les cervicales en se croyant à la tête d’une bande de bikers en train de tout casser en ville. Partons donc sereins avec ces Espagnoles électriques, pour la grande corrida du rock ‘n’ roll.
Pays: ES
The Sign Records
Sortie: 2018/10/05