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SMITH, Chris D. – Nuit blanche

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Un beau jour, Christof De Smet passait par un aéroport londonien et une hôtesse l’appelle au micro en prononçant son nom Chris D. Smith. Pour un amoureux de musique anglo-saxonne comme lui, ce nom mal prononcé était un pseudonyme tout trouvé. Depuis lors, ce barde belge approfondit sans cesse son écriture musicale au service de ses idoles, au premier rang desquelles on compte les Beatles, les Rolling Stones, les Who, les Byrds, Jimi Hendrix ou Bob Dylan. On le voit, Chris D. Smith aurait été plus heureux dans les années 60 ou 70, à faire le songwriter quelque part du côté de Londres ou de New York mais c’est comme ça, il faut bien assumer de vivre au 21e siècle même si cette époque contemporaine laisse de moins en moins de place à la poésie.

Mais Chris D. Smith s’en moque, il poursuit son rêve et il a raison. « Nuit blanche » est son troisième album solo, après « Words » (2011) et « A.D. 2014 » (2014) qui avaient déjà commencé à mettre en exergue ses influences dylanesques ou beatlesiennes. L’histoire de ce troisième album commence par une visite des maisons natales de Paul McCartney et John Lennon à Liverpool, qui sert de catalyseur à une série de chansons qui vont aller se promener du côté des carrefours fréquentés par les Beatles, les Byrds, Bob Dylan et des sonorités americana que ne renierait pas un Bruce Springsteen.

Avec Renke van Impe (violoncelle), Andries Boone (violon et mandoline) et Gilles Dandelooy (piano et claviers), Chris D. Smith complète le groupe en assurant le chant, la guitare, la basse et la batterie. L’écriture et la production de l’album sont également de son fait. Cette écriture nous emmène immanquablement du côté de Liverpool, avec des premiers morceaux très dans la veine d’un certain sous-officier poivrier (« Antwerp city lights », « Sometimes », « Evol »). Un peu plus loin, on aura également droit à une introduction quasiment clonée sur celle de « Here, there and everywhere » des mêmes Fab Four (« In my life »). A d’autres endroits, on perçoit la rencontre entre les Byrds et Dire Straits (« Nuit blanche », « Simone ») alors que « The Union » sonne plutôt comme du Neil Young. Normal, c’est une chanson politique qui remet en cause l’Union européenne, dans la veine de la protest-song chère au grand Neil. Des influences italiennes s’invitent également sur « Anima latina », histoire de compléter la palette riche des genres dans lesquels Chris D. Smith évolue aisément.

« Nuit blanche » est donc un album qui cultive une certaine variété, rend hommage avec tact aux grands inspirateurs du rock et révèle un artiste fin et concerné par son art. Un seul défaut dans ce disque? L’ordre des chansons n’est pas précisé et il faut le deviner d’après les textes des chansons qui figurent dans le livret du CD, qui ne sont pas elles-mêmes dans le bon ordre. Mais à part ça, cette « Nuit blanche » est tout à fait agréable à vivre.

Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2018/09/28

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