ME AGAINST THE WORLD – Breaking apart
De la scène métallique allemande surgit ce nouveau groupe, tout neuf et sans antécédents particuliers. Me Against The World vient de Mengen, dans le Bade-Wurtemberg et ne doit pas être confondu avec un homonyme marseillais ayant sorti en album en 2013. Une enquête des services ne trouve rien sur le passé musical de Martin Lehnert (basse et chant), Samuel Kleefeldt (batterie), Lukas Battemberg (guitare, écriture des chansons) et Niklas Bukowski (guitare). Les photos du livret du CD montrent de jeunes garçons, la petite vingtaine, à peine sortis de l’enfance. Ces gens-là semblent être arrivés sur le marché par génération spontanée mais leur tout premier album « Breaking apart » révèle que ces jouvenceaux ont incontestablement une lecture intelligente de la question métallique.
Leur disque propose onze titres pour près d’une heure de durée, autant dire que les hommes de Me Against The World ont mis toutes leurs premières compositions et leur envie de jouer dans cet album. Dans cette situation, on est souvent confrontés au risque du trop : trop de longueur, trop de diversité ou au contraire trop de répétitions, trop de solos, trop d’emphase, etc. Mais Me Against The World évite habilement tous ces écueils avec une association subtile entre heavy metal traditionnel et sonorités modernes, entre grunge affiné, stoner efficace et ballades pas ennuyeuses.
Un travail soigné sur les harmonies vocales, un chant martial mais clair, une interaction puissante entre les guitares et une rythmique pulsée, des compositions inventives font que l’on vit un agréable moment à l’écoute de cet album. Rêveurs devant une ballade comme « Dying world » , nous voici headbanguant furieusement sous les secousses sonores de « Say no more » et de ses énormes riffs, ou encore « This day we fight » et ses ambiances métal traditionnelles. Une ballade plus brute de décoffrage comme « Against the world » nous révèle des influences Metallica, ainsi qu’un discours assez politisé du groupe, qui milite en faveur de l’écologie et questionne l’évolution inquiétante de notre monde. La pochette de l’album représentant une fissure entre un monde sur-industrialisé et mort face à une verte campagne belle et douce est également très parlante. Le groupe n’hésite pas à faire traîner en longueur quelques morceaux ( « Breaking apart » , « Morgan’s misery » ) afin d’y développer des épisodes mélodiques variés, entre sensibilité et rythmes plus martiaux.
Pour une toute première œuvre en provenance d’inconnus encore tout frais, « Breaking apart » est une excellente carte de visite. Souhaitons à Me Against The World un avenir intéressant, c’est amplement mérité.
Pays: DE
Fastball Music
Sortie: 2018/10/12