WHEEL IN THE SKY – Beyond the pale
Avec Wheel In The Sky pour nom, ce groupe suédois va tout de suite attire l’attention des fans de Journey, qui connaissent ce nom comme le titre d’une chanson parue sur l’album « Infinity », le quatrième du célèbre groupe rock FM américain. Mais au risque de décevoir ces braves gens, nous devons dire que la comparaison s’arrête là, puisque l’inspiration des Suédois de Wheel In The Sky se situe dans des registres complètement différents de Journey et autres R.E.O. Speedwagon ou Kansas.
Wheel In The Sky est formé en 2014 dans la riante cité d’Uppsala par David Berlin (guitare et chant), Carl Norman (basse), Einar Petersson (guitare) et Daniel Uggla (batterie). Les archivistes hyper-mnésiques du rock se souviennent que David Berlin avait auparavant été dans Mother Superior, un autre groupe d’Uppsala responsable de deux albums dans les années 1990. En 2015, le groupe sort son premier album « Heading for the night » chez le label The Sign, une jeune maison suédoise qui entend se spécialiser dans le renouveau classic rock. On trouve sur cet album un intéressant hard rock qui ne fait pas que dans le grossier, s’enrichissant au contraire d’éléments prog, art rock ou glam.
Nous avons droit au même cocktail pétillant sur « Beyond the pale », qui convoque le souvenir de Cheap Trick, Thin Lizzy, Blue Öyster Cult, Big Star, Flash ou même The Damned dans une association entre rock dynamique et pop sérieuse. David Berlin et ses hommes recréent un tissu musical rappelant la fin des années 70 et le début des années 80, signant des morceaux forts et impressionnants (« Far side of your mind », « Undead love »). Des guitares cristallines viennent se ficher sur des rythmiques tendues, la voix claire de David Berlin illumine le tout avec force et conviction (« Invisible eye »). L’énergie classieuse qui se dégage de ces chansons fait effectivement penser à du Blue Öyster Cult, une comparaison flatteuse. Mais il n’y a pas que ça, on trouve aussi des choses encore plus subtiles (« Burn, Babylon, burn! », « The only dead girl in the city ») qui fraient dans un post-punk à la Damned ou The Only Ones. « The weight of the night », dernier titre, termine l’album sur près de huit minutes de pulsion rock et pop que certains pourraient comparer à du Tears For Fears croisant la route des Who. Magnifique.
Voilà une excellente surprise que ce Wheel In The Sky. Le nettoyage de la fin des années 70 effectuée par ce combo est rafraîchissante et d’une sincérité inattaquable. Comme on dit dans le Michelin, vaut le détour.
Pays: SE
The Sign Records
Sortie: 2018/09/21