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GIOELI-CASTRONOVO – Set the world on fire

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Fans de hard rock FM estampillé 1987, cet album est pour vous. Si vous considérez que rien ne peut surpasser la vie et l’œuvre de Bon Jovi et que la musique s’est arrêtée quand les chevelus graisseux du grunge ont pris le pouvoir au début des Nineties, le premier album de Gioeli-Castronovo devrait à nouveau vous faire croire dans le pouvoir du hair metal et des perruques peroxydées.

Remontons d’abord à cette lointaine année 1992, qui est précisément l’année terrible pour les hair metalleux. Au moment où Nirvana dicte les nouvelles lois du bon goût musical, un petit groupe new-yorkais du nom de Hardline tente de décoller avec un premier album typiquement axé Bon Jovi – White Lion – Cinderella. A son bord, le chanteur Johnny Gioeli et le batteur chanteur Deen Castronovo. Hélas pour eux, leur album « Double eclipse » va parfaitement porter son nom puisque cette rondelle est totalement occultée par le succès phénoménal du grunge à l’époque. Les chemises à carreaux de bûcherons avaient remplacé les Spandex et les micros couverts de foulards et cela, les gens de Hardline ne le savaient pas. Grave erreur…

Bref, tout cela passe à la trappe et les deux compères de Hardline partent faire leur chemin chacun de leur côté. Gioeli reprend le collier musical en 1998 pour rejoindre le guitariste teuton Axel Rudi Pell. En 2002, il reforme Hardline, mais sans Castronovo, pour éditer un deuxième album au titre fort imaginatif de « II », suivi par « Leaving the End Open » (2009), « Danger Zone » (2012) et « Human Nature » (2016). De son côté, Castronovo, qui avait commencé à écraser les peaux dès le début des années 80 dans une groupe de heavy metal appelé Wild Dogs, retrouve des activités de musicien de session et se voit associé à de prestigieux artistes, comme Journey, Bad English, Steve Vai ou Paul Rodgers. Il est également actuellement impliqué dans deux super-groupes, Revolution Saints (avec le bassiste Jack Blades de Night Ranger et le fameux guitariste Doug Aldrich de chez Dio et Whitesnake) ainsi que dans les Dead Daisies aux côtés de John Corabi.

Mais ce n’était pas suffisant, il fallait que Johnny Gioeli et Deen Castronovo renouent leur longue amitié avec un projet commun, qui prendra finalement corps en Italie, sous la production du claviériste Alessandro Del Vecchio qui prend également une part active à ce premier album « Set the world on fire », sous la dénomination Gioeli-Castronovo. A cela se raccrochent le guitariste Mario Percudani et le bassiste Nik Mazzucconi et l’affaire est faite. Les deux camarades retrouvent leurs instincts hard FM et leur jeunesse en nous concoctant un album plus vrai que nature s’il avait été édité en 1985. Nous voici replongés dans les mélodiques typiques de Journey, Bon Jovi, Kick Axe, Vixen, Lita Ford, Britny Fox, Skid Row ou autres Kix. Les claviers s’en donnent à cœur joie au cours des quelques morceaux dynamiques qui donnent sa force à cet album (« Set the world on fire », « Fall like an angel », « Run for your life », « Remember me »). Les guitares sont aussi de la partie, sans oublier une batterie très présente, puisqu’il s’agit de mettre en valeur un des patrons de l’affaire qui est batteur. Quant au chant, il est tout en force et en sincérité, quelque peu influencé par les vocalises de Bon Jovi.

Le petit bémol est que ces bons titres sont séparés au début et à la fin par une section centrale de l’album qui s’étire en une longue suite de morceaux plus lents, de ballades parfois sirupeuses qui viennent freiner l’élan du disque. Gioeli et Castronovo incluent même une reprise du groupe country pop Lady Antebellum, qui avait connu le succès en 2009 avec son single « Need you now », un choix audacieux pour des hard rockers. Mais il est vrai qu’il faut bien reposer les cervicales des auditeurs de ce type d’album, qui seront pour la plupart des quinquagénaires patentés. On termine d’ailleurs par une dernière petite ballade pour la route (« Let me out »), histoire d’épancher nos cœurs de rockers dans les gentillesses romantiques et les pleurnicheries électrifiées.

Cependant, avec un peu d’empathie, en se mettant dans la peau des fans de hair metal nostalgiques des Eighties, on trouvera quand même de belles qualités à cet album, complètement dans la ligne du parti en ce qui concerne l’orthodoxie hard FM, mais dont l’ignorance assumée des nouvelles tendances musicales contemporaines lui donne un aspect très courageux et un panache respectable.

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2018/07/13

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