WHEN REASONS COLLAPSE – Omen of the banshee
La dernière fois où nous avions eu des nouvelles de When Reasons Collapse, c’était à l’occasion de la sortie de leur premier album « Dark passengers« . A l’époque, cet album m’avait fait si piètre impression que j’avais un peu bâché le groupe au cours d’une chronique décrivant le naufrage de cet album, avec force métaphores maritimes et sarcasmes océaniques. A la fin, When Reasons Collapse avait terminé isolé sur une île déserte, en attente d’une hypothétique rédemption.
Eh bien, il semble que ce séjour sous les palmiers ait mis un peu de plomb dans le crâne de ce combo parisien, qui revient ici avec de nouvelles idées et une violence qui fait enfin plaisir à voir. Thierry Boissard (guitare), Cristina Alves (chant), Julien (guitare), Guillaume (batterie) et Michaël (basse) ont enfin décidé de se débarrasser des imbécilités metalcore pour se consacrer davantage à un deathcore beaucoup plus agressif et ennemi de la mélodie. Et dans le grand mystère des goûts et des couleurs, ceux qui aiment le deathcore mais pas le metalcore (alors que ça fait le même bruit) vont pouvoir apprécier ce disque percutant et brutal.
La production est signée par le groupe et le mixage est exécuté par Thierry Boissard. C’est également Thierry Boissard qui signe toutes les partitions musicales, les paroles étant rédigées par Cristina Alves. Celle-ci met dans ses textes tout son dégoût d’une humanité vouée à la destruction et ses désillusions quant à l’avenir, sa vision sombre des relations humaines et sa défiance envers les religions. Son chant de goule passée aux électrodes secoue l’auditeur jusqu’à la moelle, alors que les guitares ultra-agressives décochent riffs et accords hyper-rapides et saccadés. La menace est à tous les coins de ce disque qui ne prend la peine de souffle qu’à l’occasion de « The raven », et encore pas longtemps puisqu’il n’y a que l’introduction qui est un peu calme. Après, ça repart à l’assaut des tympans avec une débauche de rythmiques frôlant la vitesse du son et des borborygmes rageurs qui semblent vouer l’humanité toute entière aux gémonies.
Certes, la formule ultra-couillue a tendance à se répéter un petit peu au cours de l’album mais ce disque bénéficie d’une certaine brièveté (32 minutes) avant de devenir complètement ennuyeux. Et après les approximations regrettables du premier album, la théorie de la relativité vient servir « Omen of the banshee » qui pourrait bien être, toutes proportions gardées, le chef-d’œuvre de When Reasons Collapse.
Pays: FR
WRC 004 (autoproduction)
Sortie: 2018/05/25