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SOMERVILLE’S TRILLIUM, Amanda – Tectonic

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Née à Flushing dans le Michigan en 1979, Amanda Somerville a été généreusement dotée par la nature : jolie frimousse et surtout voix d’exception bénéficiant d’une tessiture qui vient chatouiller facilement les cinq octaves.

Avec un tel organe, une carrière musicale était une évidence. On imagine mal la belle Amanda se lancer dans le football professionnel ou le catch féminin avec une voix comme la sienne, c’eut été du gâchis. On la voit donc participer à pléthore de disques et de projets menés par de multiples groupes. A commencer par une carrière solo composée de deux albums et deux EPs réalisés dans les années 2000, puis une installation en Allemagne où Amanda Somerville va côtoyer la fine fleur de métal symphonique d’outre-Rhin (Edguy, Avantasia) et également d’autres pays européens, comme les Pays-Bas (After Forever, Epica) ou l’Italie (Rhapsody Of Fire). Avec ce dernier groupe, Amanda Somerville travaille avec le producteur Sascha Paeth et le multi-instrumentiste Robert Hunecke-Rizzo sur l’opéra-rock « Aina ». Avec After Forever, elle est en cheville avec le guitariste Sander Gommans sur le projet HDK. En 2010, on la retrouve associée avec Michael Kiske d’Helloween pour le projet Kiske/Somerville.

Outre ces collaborations européennes, il faut aussi citer des passages d’Amanda Somerville dans des groupes comme Docker’s Guild, MaYan, The Boyscout, Serenity, Ancestral Dawn, Kamelot ou Exit Eden. Elle est en outre une prof de chant très demandée.

La plupart des gens cités plus haut ont également donné un coup de main à Amanda Somerville dans son groupe Trillium, où on retrouve bien sûr Amanda Somerville (chant et claviers), Sander Gommans (guitare), Sascha Paeth (guitare, basse, claviers, batterie), Michael « Miro » Rodenberg (claviers), Olaf Reitmeier (guitare acoustique) et Robert Hunecke-Rizzo (batterie). Un premier album « Alloy » voit le jour en 2011 et fraye avec le métal symphonique à chanteuse typique du genre, entre Within Temptation, Epica ou Lacuna Coil. Sept ans plus tard, Amanda Somerville revient avec ce deuxième album « Tectonic », qui va reprendre les mêmes recettes, et susciter les mêmes interrogations.

Là où « Alloy » se voulait un peu timoré sur l’originalité des compositions et évitait la prise de risques avec des chansons complètement dans le moule du métal symphonique, on retrouve dans ce nouvel album la même insistance à ne pas trop s’éloigner des sentiers bien balisés, comme pour ne pas trop effrayer l’auditeur habitué à ce genre. On reste bien sûr en arrêt devant les possibilités vocales d’Amanda Somerville, qui survole les chansons avec une aisance déconcertante. Et c’est peut-être là où le bât blesse, avec cette aisance qui révèle une confiance un peu trop grande dans le talent, et donc une absence d’angoisse qui aurait pu pousser les musiciens à se dépasser et à tenter des choses plus personnelles ou plus originales. Ici, les compos sont chatoyantes, auréolées d’une belle puissance sénatoriale, mais on reste dans le connu, le déjà entendu. Ainsi, entre des compositions comme « Time to shine », « Full speed ahead », « Fighting fate », « Fatal mistake », « Shards », « Cliché freak show » ou « Eternal spring », on a du mal à distinguer le titre qui va sortir du lot et subjuguer son monde une bonne fois pour toutes. C’est bien écrit, bien exécuté, puissant mais on penche ici vers le défaut qui frappe souvent les musiques progressives, à savoir ce feeling un peu coincé qui ne trouve pas vraiment la voie vers une expression débridée et libérée. Bref, mais ce n’est que mon avis, je trouve cet album un peu emprunté.

N’ayant jamais été un grand amateur de métal symphonique, qui plus est à chanteuse, je ne vais pas trop me livrer à des critiques qui pourraient blesser les amateurs authentiques du genre. Mon impression est que tout cela a déjà été fait à maintes reprises par d’autres groupes et qu’il manque une petite touche mordante qui aurait pu rendre le résultat encore plus convaincant. Mais tout cela reste quand même agréable aux oreilles, c’est le moins qu’on puisse dire.

Pays: US/DE
Frontiers Music
Sortie: 2018/06/08

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