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SATHANAS – Necrohymns

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Le label indien Transcending Obscurity agit en ce moment en véritable résurrectionniste du métal extrême traditionnel en allant porter la lumière sur de petits combos qui ne demandent qu’à percer ou sur de vieilles gloires que l’on commençait à oublier un peu injustement. C’est le cas ici avec l’exhumation de Sathanas, un combo de death/black metal qui a poussé ses premiers vagissements il y a près de trente ans. Formé à New Brighton (Pennsylvanie, un bled bientôt grignoté par la très grande banlieue de Pittsburgh), Sathanas est la chose de Paul Tucker, qui s’associe au départ avec les frères David et Michael Smith (ex-Acheron) ainsi que Bill Smiley à la batterie pour former ce combo qui splitte assez rapidement. En effet, Paul Tucker et Bill Smiley se retrouvent rapidement dans Bathym, qui musarde durant trois ans entre démos et singles avant de se séparer en 1992, ce qui donne lieu à une remise en route de Sathanas.

Paul Tucker va alors trouver en Paul Davidson un bassiste fidèle qui va l’accompagner jusqu’à nos jours, le poste de batteur trouvant un preneur définitif en 2005 avec un certain James Strauss (ex-Acheron). Le trio émet régulièrement des albums d’un death metal mâtiné de black, restant constant dans l’inspiration et la production assez minimaliste. On doit ainsi à Sathanas les albums « Black Earth » (1996), « Armies of Charon » (1997), « Thy dark heavens » (2001), « Entering the diabolic trinity » (2005), « Hex nefarious » (2007), « Crowned infernal » (2007 aussi), « Nightrealm apocalypse » (2009), « La hora de Lucifer » (2012), « Worship the devil » (2015) ainsi que trois EPs entre 2002 et 2005.

Tout cela se déroule dans une certaine confidentialité, Sathanas ayant l’étrange habitude de changer de label pratiquement à chaque nouvel album, passant de petites maisons américaines défuntes à des labels espagnols, polonais, tchèques et même singapouriens. Aujourd’hui, Sathanas continue dans le contrat international avec une signature chez les Indiens de Transcending Obscurity. Côté musique, le groupe reste fidèle à sa ligne, avec un death metal étroitement intriqué dans des oripeaux black metal, et toujours cette voix croassante et poisseuse de Paul Tucker, qui vocifère ses textes résolument antireligieux. Par rapport aux œuvres précédentes, on peut constater toutefois une nette amélioration de la production. Il y aura donc moyen de se cautériser les oreilles à coups de crucifix chauffés à blanc sur des joyeusetés comme « At the left hand of Satan », « The throne of Sodom », « Harbinger of death », « Raise the flag of hell » ou « Witch cult ». Le style de Sathanas n’a pas inventé la chaudière à damnés mais ces brutaux savent rester efficaces.

L’un des avantages du christianisme – le principal, diront certains – est d’avoir suffisamment écœuré les petites têtes blondes du catéchisme et de la première communion pour les transformer en extrémistes du heavy metal, permettant ainsi au genre de se perpétuer et de se diversifier pour des temps indéfinis. Alors, qu’attendent donc les autres fatigués du bouddhisme, de l’islam, du judaïsme ou du taôisme pour se lancer aussi dans le métal antireligieux? Toutes les nouvelles idées sont les bienvenues.

Pays: US
Transcending Obscurity
Sortie: 2018/07/10

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