SVVAMP – Svvamp 2

L’excellente maison RidingEasy édite ce deuxième album des Suédois de Svvamp (avec deux v et non pas avec un double v, nuance) et quand on sait que RidingEasy consacre ses efforts au stoner et au heavy rock Seventies, les amateurs de riffs fumés aux fines herbes vont pouvoir se frotter les mains et se masser les oreilles à l’huile de colza.

Svvamp voit le jour à Jönköping, ville du sud de la Suède où se situe le siège d’Ikea et le Bureau Suédois de l’Agriculture, si vous voulez tout savoir. Adam Johansson (chant et batterie), Erik Ståhlgren (basse) et Henrik Björklund (guitare) sont des copains d’enfance et partagent la même passion pour le hard rock classique des années 70. On sent bien cette influence sur les deux labums que le groupe a sortis jusqu’à présent, notamment de grosses touches d’Allman Brothers Band et de Bad Co, pour résumer.

Le premier album « Svvamp » sorti en 2016 annonçait déjà clairement la couleur : du blues lourd dégoulinant de sonorités à la Free (« Serpent in the sky »). Certains titres n’hésitaient pas à porter clairement le nom des principales influences du groupe (« Fresh cream », « Free at last ») et Svvamp se fendait même d’une reprise du « Down by the river » de Neil Young, histoire de situer les propos une bonne fois pour toutes.

Le psychédélisme bluesy qui hantait ce premier opus laisse maintenant la place à des inspirations plus rock, un peu comme si on passait de 1968 à 1971 entre « Svvamp » et « Svvamp 2 ». Après une petite introduction instrumentale, « Queen » et « The wheel » viennent émettre de lourdes vibrations héritées de Bad Co, tandis que « Sunshine street » est plus allmanien. Outre les influences anglo-saxonnes, on repère aussi des sonorités rappelant les groupes scandinaves de l’époque, comme les bluesmen lourds de Moses et les progressistes de Day Of Phoenix ou Burning Red Ivanhoe. « Hillside » séduit d’emblée avec son riff carré et son tempo soyeux, complètement Bad Co dans sa forme et dans son fond. Un peu de thérémine vient colorer le blues binaire de « Surrender » alors que « Out of line » fait claquer à nouveau des riffs savoureusement électrifiés. « Blues inside » est un petit intermède à la guitare sèche et chant léger qui vient éventer les épaisseurs de l’atmosphère avant l’assaut final sous les dents d’un « Alligator » qui vient nous croquer les tympans à coups de giclées de guitares bravaches et énervées.

Bien dans la ligne du renouveau du rock classique des Seventies, ce deuxième album de Svvamp fournit un contingent de très bonnes chansons, sans innovations révolutionnaires mais complètement fidèle à l’esprit et à la lettre des glorieux ancêtres. Pourquoi s’en priver?

Pays: SE
RidingEasy Records
Sortie: 2018/06/08