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POWERIZED – The mirror’s eye

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Je n’aime pas tellement agir de cette façon à l’égard d’un disque, mais avec ce premier album des Néerlandais de Powerized, je vais devoir être dubitatif, très dubitatif, sur l’intérêt d’un tel disque quand on sait que toutes les grosses ficelles du power metal épique symphonique ont été usées encore et encore et que tout a été exploré en la matière.

Certes, le rock et le métal contemporains passent leur temps à revisiter des styles qui ont été défrichés maintes et maintes fois. On écoute toujours un petit peu la même chose, en fait, et cela dépend de nos goûts. On peut apprécier des tas de groupes copiés les uns sur les autres si on aime le genre qu’ils pratiquent. Mais comme on est ici dans un style qui m’a rapidement ennuyé au cours de mes jeunes années, je ne serai peut-être pas aussi objectif que nécessaire et je prie les fans de métal épique symphonique de m’excuser à l’avance.

Mais ici, avec Powerized, je pense qu’on accumule toutes les choses à ne pas faire, surtout sur un premier album. La tentation de mettre toutes ses compositions et d’arriver à un album d’une longueur interminable de 70 minutes? C’est fait. Le maintien quasi-constant d’une tension sonore dégoulinante de rythmes rapides tout à fond tout le temps, au point d’étouffer l’auditeur en le privant de moments de récupération? C’est fait. La multiplication à qui mieux-mieux de solos archi-techniques aux claviers et aux guitares au détriment de l’émotion et du feeling? C’est fait. Et surtout, l’intervention d’un chant criard au possible, irritant par ses poses opératiques constantes et ses montées permanentes dans les ultra-sons? C’est fait. Le clonage intégral du style pompé sur Edguy, Avantasia ou Helloween? C’est fait. Powerized ne nous épargne rien.

Alors bien sûr, pour rattraper ce dossier lourdement plombé, il y a toujours l’argument de la sincérité et de l’enthousiasme. Là, oui, il faut reconnaître que les gens de Powerized sont convaincus par ce qu’ils font et qu’ils sont sincères. Mais cette sincérité juvénile les pousse à en faire trop et à ne jamais calmer le jeu au profit d’une construction d’atmosphères un peu plus subtiles, d’une vision globale de l’album qui ne serait pas que l’addition permanente de titres similaires. Et lorsque Powerized baisse un peu la pression, c’est pour commettre une ballade au piano (« Forever coming ») parfaitement prévisible car déjà entendue mille fois et donc d’un ennui imparable.

Tout cela est un peu beaucoup pour un seul groupe et les amateurs de métal symphonique auront sans doute une opinion différente. Je sais que la liberté d’expression est le droit de dire ce que tout le monde pense déjà mais ici, je m’octroie le droit de dire que je n’ai pas apprécié ce disque, qui est too much par bien des aspects.

Pays: NL
Painted Bass Records
Sortie: 2018/03/16

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