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GOULD, Andrew – First things first

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Il est le loin le temps où les jazzmen étaient tous habillés en costume trois pièces, le pantalon au pli impeccable, les chaussures bien cirées et la cravate en soie rutilante. Aujourd’hui, la jeune génération est en jeans et basket, la chemise négligemment ouverte jusqu’au troisième bouton et la barbe de trois jours savamment entretenue. Mais l’esprit est toujours intact et fidèle aux classiques des années 50 ou 60. C’est ce qu’on découvre quand on fait la connaissance d’Andrew Gould, un jeune saxophoniste new-yorkais qui a déjà tout des vieux maîtres du genre.

Il faut dire que le garçon est quand même déjà sérieusement expérimenté en matière de jazz, plus précisément celui hérité de Miles Davis, John Coltrane ou Jerry Mulligan. Sideman extrêmement demandé, il a joué avec James Moody, Benny Golson, Wallace Roney, Jon Faddis, The Vanguard Jazz Orchestra, The Mambo Legends Orchestra, David Weiss, Ray Vega, Chuchito Valdes, Ricky Rodriguez et plein d’autres. En 2013, il accède aux demi-finales du prix Thelonious Monk pour la catégorie saxophone. Il enregistre chez MTV, Universal Records, Warner Bros Music et Capitol Records pour les plus grands artistes mondiaux, genre Fifth Harmony ou Mac Miller. Il a usé ses semelles sur les planches de scène au Today Show, chez ABC News, WBGO Radio ainsi qu’au Winter Jazzfest, au Charlie Parker Jazz Festival, au Bermuda Jazz Festival et au Caramoor Jazz Festival. Il a tourné dans tous les coins des Etats-Unis, jusqu’à Hawaii et les Bermudes, ainsi qu’en Europe, Asie et Canada.

Bref, il ne faut pas en compter à Andrew Gould, qui se lance ici avec son premier album solo, justement appelé « First things first ». Enregistré près de l’hôtel Astoria de New York, le disque met également en lice Steven Feifke (piano et orgue), Marco Panascia (basse), Jake Goldbas (batterie), Ioana Vintu (chant) et Scott Wendholt (trompette). Toutes les compositions sont signée Andrew Gould, à l’exception du premier morceau « The goulden ratio », écrit par Steven Feifke.

Ce sont donc des titres nouveaux qui illustrent cet album, assez classique dans le genre hard bop mais captivant du point de vue des performances instrumentales. Dès le début, Andrew Gould appâte au classique sur les deux premiers morceaux mais ne tarde pas à ferrer avec sa propre personnalité musicale, brillant sur un jazz-funk athlétique (« Cool off ») ou des solos de sax qui laissent bouchée bée (« R train »). En matière de virtuosité, Andrew Gould est également sérieusement concurrencé par Steven Feifke qui commet des prouesses sur les touches et Marco Panascia qui est parfaitement à l’aise sur tous les registres rythmiques. La trompette de Scott Wendholt intervient sur quelques titres, notamment sur l’excellent « Mumbo jumbo », un des titres courts de cet album qui compte quand même trois morceaux de plus de neuf minutes et deux autres qui dépassent les sept minutes. Seul « On a darker Moon » bénéficie du chant, en l’occurrence la voix chaude et enjôleuse d’Ioana Vintu, une chanteuse new-yorkaise d’origine roumaine qui sort aussi un album sur lequel figure Andrew Gould. Renvoi d’ascenseur et échange de bons procédés, en quelque sorte.

« First things first » n’a donc pas trop de difficultés à séduire car on se retrouve tout de suite happé par le jazz très habile d’Andrew Gould, qui propose ici un album de facture classique mais parfait du point de vue technique et très fluide par ses compositions.

Pays: US
Outside In Music
Sortie: 2018/03/30

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