FLYING HORSE BIG BAND – The Bat Swings
Le Flying Horse Big Band nous emmène ici dans l’univers particulier de la série Batman, celle qui enchanta le paysage audiovisuel de nos parents en ces riantes années 1966-68. Cette série mythique créée par William Dozier (1903-1991) et Lorenzo Semple Jr. (1923-2014) a connu trois saisons et s’est déroulée sur 120 épisodes de 25 minutes. Elle mettait en scène le fameux super-héros Batman (interprété par Adam West, disparu l’année dernière à l’âge de 88 ans), son acolyte Robin (joué par Burt Ward) ainsi que le troisième larron Alfred (interprété par Alan Napier). Le kitsch achevé de cette série pour le moins baroque en a fait un objet de culte chez les amateurs de séries télé des Sixties, ainsi que des amateurs d’histoires de super-héros. Il y avait incontestablement ce petit brin de folie typiquement sixties, également mis en valeur par la musique composée par Nelson Riddle et Neal Hefti, à qui l’on doit le thème de Batman, notamment repris à l’époque par les Who et un peu plus tard par The Jam dans les années 70.
C’est cette musique lourdement orchestrée et cuivrée qui est remise au goût du jour par les trompettistes, trombonistes et autres saxophonistes du Flying Horse Big Band, dirigés par Jeff Rupert. Une vingtaine de musiciens interprètent donc les principaux thèmes de la série, avec une reconstitution à l’identique des sonorités de l’époque, dans une perspective jazz à cuivres, assez proche de Count Basie ou Duke Ellington. C’est ainsi que l’auditeur peut questionner sa mémoire ou découvrir tout simplement « Batmobile to airport », « Batman riddles the Riddler », « Batman blues » ou passer du coq à l’âne à l’occasion du rajout du thème de Spiderman dans la sélection des morceaux (tiens, un intrus…) ou le célèbre « Amazing grace », morceau traditionnel qui termine le disque et qui est ajouté ici en hommage à Ira Sullivan, musicien ayant travaillé avec Art Blakey ou Charlie Parker et qui avait l’habitude de terminer ses concerts par ce morceau. Ira Sullivan a d’ailleurs participé à certains concerts passés du Flying Horse Big Band.
Nous sommes donc à une autre époque et dans un autre monde, l’univers cartoonesque des super-héros redresseurs de torts, dans un temps où les gangsters étaient habillés en costume et où il faisait toujours beau. L’écoute de ce disque nous remet également en tête d’autres génériques célèbres de séries, comme « Mannix » et « Mission impossible » dont les partitions ont été écrites par le légendaire Lalo Schifrin. Tout ceci ruisselle dans l’oreille comme le lait et le miel et nous transporte bien loin de notre 21e siècle électronique et nuageux.
Pays: US
UCF Music
Sortie: 2018/03/12