SOOMA – Sooma
Ça chauffe du côté de Zürich, où les brigades mondiales de surveillance du rock ‘n’ roll ont repéré un petit trio qui a l’habitude de faire remonter l’activité sismique de deux ou trois points sur l’échelle de Richter dès qu’il branche ses guitares. Son nom : Sooma. Son crédo : un rock particulièrement burné, entre néo-grunge et punk hardcore. Ses influences : Nirvana, Big Black, The Jesus Lizard ou le Pearl Jam des débuts. Ses méfaits : un premier album éponyme qui a réussi à s’échapper des frontières de la Suisse pour venir se répandre un peu partout en Europe.
Sooma tient en effet déjà bien son pays d’origine sous sa coupe avec des concerts un fréquents en Suisse alémanique (surtout Zürich et Winterthur) mais a aussi eu l’occasion d’aller semer la terreur électrique en Serbie, avec deux expéditions punitives à Belgrade en janvier et juillet 2017. Ces accointances yougoslaves sont sans doute dues à la présence dans le groupe de Stefan Jocic, un bassiste dont le nom laisse à penser qu’il vient de là-bas et a gardé quelques contacts dans les milieux musicaux serbes.
Pour le reste, c’est Yannick Consaël qui s’occupe de la guitare et du chant, et Fidel Aeberli qui tient les tambours. Le premier album du groupe sort à l’international sur le label Holy Fail Records et nous en met pour moins d’une demi-heure d’une tempête sonore irrésistible, travaillée à la basse pesante mais néanmoins volatile et surmontée de pluies de guitares orageuses. On est pris dans un étau de décibels dès le premier morceau « Uncle », tout de suite relayé par « Kneel » dans le maintien de la pression maximale. Comme on le devinait, Sooma nous confirme ses liens avec la Serbie avec « Belgrade », suivi de « Misli Teku », chanté en serbe. Ici aussi, peu importe la langue, c’est un rock puissant qui sert de moyen de communication universel.
Sooma excelle aussi bien dans les titres très courts (un « Frame » hardcore balancé de toute urgence en moins d’une minute) que dans les morceaux plus longs, comme le final « Hesitation » qui délivre une palette variée sur cinq minutes, passant de la mélodie souple à des séquences d’aplatissement des tympans sous des couches de ferraille électrifiée. Tout ceci constitue une excellente entrée en matière pour faire connaissance avec Sooma, un groupe qui en a dans le pantalon et qu’on espère voir bientôt en dehors de sa Suisse natale.
Pays: CH
Holy Fail Records
Sortie: 2018/03/30