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GONG EXPRESSO – Decadence

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Avec le mot Gong dans son nom, ce groupe déclenche inévitablement des interrogations sur un lien possible avec le fameux groupe Gong, pilier du rock progressif aventureux des années 70 en Europe. Et effectivement, il y a bien un lien avec le légendaire groupe de Daevid Allen, qu’il va falloir décortiquer un peu ici en guise d’introduction à cet album de Gong Expresso.

Le rock progressif ne serait pas ce qu’il est sans Gong, qui fut créé en 1968 par Daevid Allen, citoyen australien accompagnant Soft Machine lors d’une tournée en France et qui se retrouva coincé dans ce pays en raison d’un défaut de permis de travail pour la Grande-Bretagne. Daevid Allen, avec sa vision magnifique du prog et son sens de l’expérimentation, a fait de Gong un groupe d’une importance capitale (les albums « Camembert électrique », la trilogie « Flying teapot », « Angel’s egg », « You », par exemple, sortis entre 1971 et 1974), qui n’a pas tardé à fabriquer de nouveaux avatars au fil des arrivées et des départs des musiciens. Parmi ceux-ci, le batteur Pierre Moerlen quitte Gong en 1975 pour créer le Pierre Moerlen’s Gong après un passage chez Mike Oldfield (et même un retour dans le Gong original, déserté un certain temps par Daevid Allen en personne). Le Pierre Moerlen’s Gong aura ainsi son existence propre et sort des albums de 1976 à 2004, un an avant la mort de Pierre Moerlen.

Au décès de Pierre Moerlen, ses compagnons Hansford Rowe (basse), François Causse (batterie) et son frère Benoît Moerlen s’égaillent dans la nature. Ils faisaient partie du dernier line-up qui avait vu passer bien des musiciens prestigieux, comme Allan Holdsworth ou le récemment disparu Didier Lockwood. Et aujourd’hui, après de nombreuses années de séparation, ces trois musiciens forment une nouvelle branche de l’immense arbre de la nébuleuse Gong avec Gong Expresso, qui intègre à la guitare un jeune musicien du nom de Julien Sandiford. Cette nouvelle création respecte en quelque sorte le vœu de David Aellen qui, sur son lit de mort, avait souhaité que Gong survive et que le nom soit utilisé par quiconque voulait poursuivre l’entretien de l’esprit Gong en musique.

Ici, avec l’album « Decadence », on est cependant un peu éloigné du rock progressif pur jus puisque le quatuor se livre à une série de morceaux instrumentaux d’une facture jazz-rock tout à fait calme et tranquille. La guitare pousse des solos feutrés sur lit de rythmique tout en douceur. Le son est limpide et clair et les ambiances apportent tranquillité d’esprit et adoucissement des mœurs. On est à la croisée des chemins entre le Mahavishnu Orchestra, Brad Myers ou Urbanity, avec une petite touche caribéenne et un soupçon de psychédélisme qui rendent cet album tout à fait agréable à écouter. Le lien avec le Gong de la grande époque est ténu mais il est plaisant de voir que les musiciens qui ont servi dans le vaste univers gonguesque restent fidèles à la mémoire des artistes qui ont contribué à créer un des groupes les plus surprenants et imaginatifs de l’histoire du rock.

Pays: GB
Gong Expresso (autoproduction)
Sortie: 2018/02/20

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