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DEFENESTRATION – Gutter perdition (EP)

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Voilà un nom efficace pour un groupe efficace. On imagine bien que quand on s’appelle Defenestration, on ne fait pas dans le disco suave, la bossanova sucrée ou l’acid-jazz feutré. Et en effet, la psychologie du groupe Defenestration est rapidement révélée au grand jour quand on découvre que ce groupe nantais fait purement et simplement un death metal à l’ancienne, particulièrement brutal et acéré.

La bonne ville de Nantes a récemment fait parler d’elle avec toute la polémique autour de la construction hypothétique de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, qui devait ouvrir le littoral Atlantique au reste du monde et ajouter à un aéroport déjà existant de nouvelles infrastructures bétonnées qui auraient enlevé aux vaches du coin des centaines d’hectares de bonne terre fertile. Tout cela a occasionné des échanges virils entre les forces de l’ordre et les écologistes qui ne voulaient pas céder un pouce de terrain aux bulldozers. On imagine facilement tout ce petit monde se frittant la tronche à coups de battes de base-ball en écoutant les doux refrains de Defenestration, dont la musique sied parfaitement à une séance de pugilat généralisé entre hordes de brutes de tous genres.

Pour ajouter à l’atmosphère de délicatesse parnassienne qui entoure Defenestation, on citera les pseudonymes de ces charmants esthètes qui ont choisi de se prénommer Basstard (basse), Cancrelat (chant), Apocalyptic Lawmower – la tondeuse à gazon apocalyptique – à la guitare et aux chœurs et Petite Frappe (batterie). On reconnaît là un humour potache susceptible d’être influencé par un autre groupe métal rigolo lui aussi originaire de Nantes, à savoir Ultra Vomit.

Sauf que les gens de Defenestration ont l’air moins drôles avec leurs morceaux qui portent des noms typiques de l’univers du métal (« Blinding sublimation », « Vintage carnage », « Akkarian oracle ») et dont les paroles… Au fait, ils parlent de quoi, les textes? On ne comprend rien aux borborygmes d’ours en rut du chanteur. Mais tout cela n’a aucune importance car l’instrumentation ultra-violente et ultra-rapide est là pour compenser les interrogations philosophiques qui pourraient naître du fait de ces paroles mal comprises. Ce que veulent dire les gens de Defenestration, on s’en fout puisqu’on est en train de headbanguer à la vitesse d’un TGV en flammes et de se jeter comme des imbéciles contre le mur de sa chambre ou contre son voisin de palier, si on en a un, la bave aux lèvres , les yeux révulsés et l’envie de déchiqueter à mains nues le premier troll infernal qu’on viendrait à croiser dans l’ascenseur.

Bref, sans prétention mais avec une efficacité redoutable, Defenestration nous balance dans les tympans une bonne petite cure de death façon Entombed ou Obituary qui fait du bien, remet les articulations en place, soigne les rhumatismes et nous met de bonne humeur pour une séance d’équarrissage un massacre à coups de flingue dans un lycée américain.

Pays: FR
Xenokorp Records
Sortie: 2018/02/09

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