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MITHRIDATIC – He who lies underneath

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Qu’y a-t-il à faire à Saint-Etienne? Aller voir des matches de foot du célèbre club qui eut son heure de gloire à la fin des années 70 en allant se frotter au Bayern de Munich en demi-finale de la coupe d’Europe? Aller visiter le musée de la Mine? Certes, mais il y a mieux à faire en allant s’infiltrer dans une petite salle de concert et assister à un show de Mithridatic, combo local versant dans un death/black metal sans aucune concession, petit régal pour les tympans fragiles et moyen de soigner les neurasthénies chroniques.

Le groupe composé de Guitou (chant), Alexandre Brosse (guitare), Romain Sanchez (guitare), Remolow (basse) et Kevin Paradis (batterie) s’est formé en 2007, a splitté en 2011 après une démo mais s’est reformé deux ans plus tard pour entamer une production discographique qui se solde actuellement par un EP (« The hunt is on », 2014), un album long format (« Miserable miracle », 2016), un mini-album live (« Live at The Fil, Saint-Etienne », 2017) et ce nouvel album live « He who lies underneath » qui reprend la quasi-totalité du premier album, plus un titre de l’EP et un nouveau titre. Dans la reformation de 2013, le précédent batteur Shy’m a laissé sa place à Kevin Paradis, batteur dont il faut dire un mot puisqu’on le retrouve dans différents groupes du sud de la France : les Lyonnais de The Arisen, les Bordelais de Death Lab et surtout les Stéphanois de Benighted (qui fête cette année ses vingt ans de carrière) et encore plus surtout les mythiques Antibois d’Agressor (32 ans de carrière), chez qui Paradis mène un rythme d’enfer depuis 2014.

C’est donc un cogneur de fût expérimenté qui a rejoint Mithridatic et ça se sent bien dès les premiers assauts de « … For terror and the crowd » qui suit une effrayante introduction du nom de « The supply » et qui fait exploser la salle qui assiste à ce concert. Une impitoyable terreur death metal mâtinée d’un peu de sludge visqueux vient inonder le public et, par contrecoup digital, les auditeurs qui se déchiquètent les vêtements de l’autre côté de la chaîne hi-fi. Tout est ravagé à la vitesse d’un cyclone sur « Miserable miracle » et on commence à envisager un sacrifice humain en entendant « Hunting fever ». La charge des trolls turco-mongols sous caféine continue avec l’impitoyable « Dispense the adulterated », où la batterie décoche des tirs rythmiques à 4000 coups/minute. On vous l’avait bien que ce Kevin Paradis n’était pas manchot…

On imagine plaisamment le public ayant assisté à ce concert majestueusement charcutier, désarticulé dans des po-gos homériques, assourdi par des offensives guitaristiques herculéennes, truffé d’hématomes et les tympans transformés en gruyère. Ils ont dû encore souffrir sous la férule de l’épileptique « Abraxas » ou du souverain « Hell compasses point », qui ferait passer Gojira pour un orchestre de jazz-funk albanais. Mithridatic termine le massacre avec « Oxydized trigger sabotage » et « I will harm » qui, inutile de le préciser, sont du même tonneau thermonucléaire que les autres titres.

Un petit voyage dans le département de la Loire ne serait donc pas superflu si l’on veut découvrir les joyaux cachés du death metal français. Grâce à Mithridatic et son death metal implacable, les habitants de Saint-Etienne pourront à nouveau crier « Allez les vers »!

Pays: FR
Xenokorp Records
Sortie: 2018/02/09

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