MESICO – Pure and shining
Derrière ce nom de Mèsico se cache un certain Paolo Mazzacani, fondateur avec Luciano Ermondi du duo électronique Tempelhof. Cette référence à un aéroport berlinois montre déjà les préoccupations continentales et aériennes de la musique de Paolo Mazzacani.
Ici, avec ce projet Mèsico, ce citoyen de la belle ville de Mantoue laisse aller son âme entre plusieurs directions, deux pour être plus précis. D’une part, Paolo Mazzacani cultive de la ballade pianistique romantique et triste (« Long way back », « The devotees », « A story for lovers ») et d’autre part, il circule dans des instrumentaux électroniques qui ont le mérite d’être assez déroutants (« Harlem », « Good luck », « Bolthorn »). Lorsque le chanteur de Mèsico donne de la voix, celle-ci est souvent en retrait ou placée en hauteur, comme surplombant les instruments qui se résument en une guitare et des couches de synthétiseurs délicatement construites.
L’ambiance générale du disque est au recueillement ou à la mélancolie, souvent mise exergue par des refrains poignants et quelques accords en tierce ou en quarte qui parlent directement à l’âme. Dans ce genre, « Your church » est un petit modèle de tristesse romantique qui tirerait des larmes à un sergent-chef nord-coréen.
Paolo Mazzacani fait rejoindre ses deux tendances à la ballade et à l’instrumental sur le titre « The albatross (in memory of a friend) » qui se révèle par conséquent la chanson la plus riche et la plus intéressante du disque. Voix cassée, rythmes lents, paroles pessimistes, tout y est pour nous faire chavirer dans le spleen. La seule partie de batterie de l’album se trouve ici, pour un renforcement de l’effet dramatique.
On termine avec un petit folk ciselé à la guitare sèche (« Don’t ask me why ») et on se dit qu’on tient ici un album attachant par ses accords entre simplicité et tourment, laissant couler lentement un romantisme ténébreux et s’affirmant pur et brillant, comme le dit son titre. A découvrir.
Pays: IT
Interbang/Independead
Sortie: 2017/12/01