KVERNBERG, Ola – Steamdome
Ola Kvernberg est un violoniste norvégien de 36 ans qui s’affirme peu à peu comme un solide élément de la scène jazz contemporaine. Descendant d’une lignée de musiciens (petit-fils de violoniste, fils de musiciens traditionnels), Ola Kvernberg est né à Fræna, ville côtière du centre de la Norvège, entre Bergen et Trondheim. Il démarre le violon à l’âge tendre et commet son premier enregistrement à 14 ans avec le groupe Fear Of Flying, sans doute un combo de lycéens. A 16 ans, il choisit le jazz et entre au conservatoire de Trondheim d’où il ressort diplômé en 2003. A cette époque, il est déjà connu pour avoir jammé avec le grand harmoniciste belge Toots Thielemens lors du festival Django en 2000, ce qui occasionne un disque « Hot Club de Norvège featuring Ola Kvernberg and Jimmy Rosenberg ». L’année suivante, il sort son premier album solo « Violin » et fonde l’Ola Kvernberg Trio en 2002, avec la sortie d’un premier album « Cats and Doug » la même année. Suivront alors sous cette appellation les albums « Night driver » (2006), « Folk » (2009), « Northern tapes » (2013) ainsi que, en solo, les disques « Mechanical fair » (2014) et ce nouveau « Steamdome » (2017).
Pour cet album, Ola Kvernberg s’entoure d’Erik Nylander (batterie), un habitué de son trio. On trouve également Nicolai Hængsle (basse), Daniel Buner Formo (orgue Hammond B3), Hans Hulbækmo (percussions) et Børge Fjordheim (batterie). Sans oublier le guitariste Øyvind Blomstrøm qui va nous faire passer de très jolis moments. « Steamdome » est un intéressant exercice musical qui fait plus appel au rock progressif qu’au jazz contemporain. Les premiers morceaux font penser à une rencontre entre Bill Bruford et Carlos Santana, et comme il faut aussi ajouter du violon décliné à la sauce progressive, on pensera aussi à Darryl Way de Curved Air pour compléter cette galerie typiquement seventies. Ola Kvernberg et ses compagnons se livrent à des élans magnifiques sur des épopées instrumentales pouvant s’étendre de longues minutes (« And now », « Caterpillar », « Go up »). Dans ce genre, « Caterpillar » s’avère un des morceaux les plus enlevés de cette sélection.
L’album se divise en fait en deux parties, avec cette première phase très progressive qui va peu à peu laisser la place à une seconde partie plus jazz et plus expérimentale. C’est le bien nommé « Interlude » qui fait office de ligne de démarcation, ouvrant la voie à « Above the dance – Part I » et « Above the dance – Part II » et « Through the mantle » qui vont développer des ambiances plus aériennes, toujours tenues cependant par une section rythmique d’une rigueur infaillible.
Ici, pas de chant, uniquement des compos instrumentales de haut vol, ce qui nous permettra de conclure sur une note optimiste, invitant à la découverte de ce musicien doué et inventif qu’est Ola Kvernberg. Vive la Norvège!
Pays: NO
Grappa Records
Sortie: 2018/01/26