PRETTY BOY FLOYD – Public enemies
Le hair metal a la peau dure et charrie toujours son flot de combos grimés et peroxydés qui pensent encore qu’il suffit de claquer des doigts pour voir des hordes de jeunes filles pubères en chaleur leur tomber sur le membre viril comme les Panzers sur la Meuse. Les vétérans de Pretty Boy Floyd remettent le couvert et semblent oublier leurs trente années d’existence en lançant à la cantonade de nouveaux titres qui parlent de filles, mais pas seulement. Il y a aussi des chansons sur les gonzesses, d’autres sur les nanas et même quelques chansons sur le rock ‘n’ roll. Bref, rien de nouveau sous le soleil, ces petits diablotins de hair métalleux ne mûriront décidément jamais et semblent définitivement bloqués en 1987.
C’est peut-être mieux pour eux car les nouvelles idées de notre monde contemporain sur le féminisme, la propagation d’interdits qui feraient passer les mollahs iraniens pour des modèles de libertinage ou la répression de tout regard de travers, de sourire gêné ou de main baladeuse qui était l’arsenal classique de la drague propulseraient aujourd’hui nos pauvres rockers à cheveux et à paillettes directement dans les geôles de la bien-pensance moderne.
Que Pretty Boy Floyd continue donc à négliger la nouvelle moralité et qu’il continue à se croire au bon vieux temps des mœurs libérées, avec son hard rock qui n’a pas évolué d’un millimètre depuis son premier album « Leather boyz with electric toyz » de 1989. Sur cette cinquième ou septième livraison officielle (la discographie du groupe est un peu confuse, il y a des albums studios jamais réalisés qui circulent quand même sous le manteau de cuir), les membres fondateurs Steve « Sex » Summers (chant) et Kristy « Krash » Majors (guitare) se sont échappés de la maison de retraite, ont récupéré une nouvelle section rythmique sur la route et ont filé dans le studio le plus proche pour coucher sur cire du bon gros rock ‘n’ roll glam et glaiseux à souhait, dans une pure veine Poison, Mötley Crüe, L.A. Guns ou Kingdom Come.
Il n’y a ici aucun étonnement à avoir devant des titres prévus d’avance mais toujours aussi efficaces dans le genre. « Public enemies » régalera l’amateur de hard FM mâchonnant sa tignasse entre les dents avec des hymnes calibrés maison. « Feel the heat », « High school queen », « Girls all over the world », « Do you wanna rock », « Shock the world » ou « We got the power » parlent d’eux-mêmes et nous harponnent les tympans avec des ruées de guitares étincelantes et m’as-tu-vu, du chant racoleur et des rythmiques de camionneurs sous amphétamines. Il y a quand même « We can’t bring back yesterday » qui semble faire montre d’un minimum de réalisme par son titre, constat qu’effectivement, l’eau a coulé sous les ponts et qu’on ne peut pas remonter le courant du temps. Mais les types de Pretty Boy Floyd s’en foutent quand même un peu, tant qu’il n’y a pas trop loin quelques louloutes et des chopes de bière à s’enquiller à la chaîne. Et c’est comme ça qu’on les aime, nos hair métalleux! Ne vieillissez pas, ne lâchez rien, soyez toujours de magnifiques crétins!
Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2017/12/01