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CAPTAIN MANTELL – Dirty White King

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Entamée en 2006, l’odyssée des Italiens de Captain Mantell ressemble à tout sauf à un long vol tranquille. Parmi les turbulences rencontrées, pointons la galaxie nu-rave de « Ground Lift » en 2011, un OVNI dans une discographie aux contours majoritairement sertis de guitares même s’ils s’octroient de temps à autre des écarts synthétiques. Ceci dit, pour leur sixième album, les trois lascars aux pseudos succulents (Captain Mantell à la guitare et au chant, Admiral Dix à la batterie et Sergeant Zags au saxophone) ont non seulement proscrit la technologie moderne mais se sont embarqués dans une aventure conceptuelle inspirée du septième art.

En effet, « Dirty White King » se veut la BO d’un film imaginaire. Un film sombre. Très sombre même, dont l’affiche pourrait reprendre comme tel le sinistre artwork réalisé par le collectif Seals Of Blackening, spécialisé dans ce type de composition alambiquée en noir et blanc du plus bel effet. Un film qui laisse à peine de la place au générique avant de rentrer dans le vif du sujet via un riff à la Red Hot Chili Peppers et des envolées classic rock seventies propices à la mise en place de l’intrigue. Une intrigue qui atteindra son paroxysme sur « Worst Case Scenario/Alone », un poème emprunté à Edgar Allan Poe magnifiquement déclamé par Tom O’Bedlam (un des récents maîtres du genre) sur un tapis flippant. L’autre association heureuse de la plaque mettra en exergue Francesco Chimenti, le chanteur de Sycamore Age sur le musicalement très riche « Inner Forest ».

Outre « Livor Mortis », un intermède instrumental presque médiéval que l’on imagine destiné à reprendre son souffle, ils s’en sont donné à cœur joie en poussant le volume des amplis dans le rouge, flirtant ainsi avec la distorsion. Un son crasseux assez inhabituel dans leur chef qui rappelle tant Alice In Chains que Soundgarden (« The Invisible Wall », « Let It Down ») mais surtout le Nirvana période « In Utero » (« Blood Freezing », « Even Dead »). Ceci dit, un saxo menaçant judicieusement mis en place lorgnant vers l’univers de Morphine va faire toute la différence (« Stuck In The Middle Ages », le très visuel « In The Dog Graveyard ») et donner un cachet particulier à un album aussi surprenant qu’inattendu dont l’épilogue « And Nothing More To Come… Maybe » doit autant à Mike Patton qu’à Marilyn Manson. Le Roi est mort, vive le Roi !

Pays: IT
Overdrive Records OD44CD
Sortie: 2017/03/20

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