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LORDS OF ALTAMONT – The wild sounds of The Lords Of Altamont

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Trente ans après le dramatique festival d’Altamont du 6 décembre 1969 (un mort, des assauts de Hell’s Angels bourrés tant sur le public que sur les musiciens), de petits adorateurs d’une certaine violence créent un groupe en hommage à ce sinistre événement. Les Lords Of Altamont scellent ainsi leur destin au service d’un rock ‘n’ roll à haute énergie qui ne fera jamais de concessions. Le patron de l’affaire est un certain Jake Cavaliere, surnommé « The preacher » et connu des services rock pour avoir fait partie des Bomboras, un combo revivaliste surf et garage créé en 1994 à Los Angeles. Les Lords Of Altamont viennent également de Los Angeles et évoluent au cours du temps autour d’un line-up changeant, toujours présidé par Jake Cavaliere. On aura ainsi l’occasion de voir transiter en ses rangs des musiciens de groupes mythiques comme les Cramps, les Fuzztones, et même le regretté Michael Davis, bassiste des MC5.

C’est dire si les références des Lords Of Altamont en matière de garage punk et heavy rock sixties sont inattaquables. On peut d’ailleurs se rendre compte de la grandeur des Lords en la matière à l’écoute de leurs albums incendiaires dont la production a commencé en 2002 : « To hell with the Lords Of Altamont » (2002), « Lords have mercy » (2005), « The Altamont sin » (2008), « Midnight to 666 » (2011), « Lords take Altamont«  (2014, composé uniquement de reprises de groupes ayant joué à Altamont) et le dernier en date, « The wild sounds of the Lords Of Altamont ».

Inutile de dire que le titre de ce dernier album est particulièrement bien porté car Jake Cavaliere et ses sbires libèrent ici les asiles de fous et convoquent les fantômes toujours surexcités des MC5, des Count Five, de We The People et même de Willie Dixon, dont ils reprennent avec brio le célèbre « Evil », précédemment troussé en 1971 par Cactus selon un procédé sidérurgique imparable. Ici, on est dans le même état d’esprit, avec une reprise sauvage et impitoyable que l’on oserait même classer parmi les meilleures de cette chanson.

Pour ce qui est des compositions originales, les gangsters des Lords Of Altamont ne sont pas en reste non plus. Il faut admettre que la livraison 2017 des Seigneurs est bien alléchante en termes de titres explosifs et hantés par l’esprit garage des Sixties. « Like a bird » démarre le pugilat sonore avec de grosses baffes d’orgues jetées en pleine face. On a à peine le temps de se remettre que le riff hargneux de « Been broken » vous cisaille le cortex par le milieu. « Going downtown » tente de dissimuler d’énormes influences Stooges comme on essaierait de se cacher derrière son petit doigt. On vous a vus, les mecs, sortez de votre planque et avouez tout, il n’y a pas de honte. « (Ain’t no) Revolution » tonne comme un hymne électrique surpuissant et pour ceux qui n’auraient pas encore compris que tout est en train de péter, « Death on the highway » en remet une couche à grands renforts de grattes saignantes et d’orgue Farfisa en flammes.

La tension ne se relâche à aucun moment et les Lords Of Altamont mettent tout à sac jusqu’à la dernière seconde de leur album, jetant encore quelques bonnes petites grenades à fragmentation du genre « Fever fix » ou « Can’t loose », avec son thème de guitare idéal pour exploser les limites de vitesse sur une Harley-Davidson rutilante.

On ne va pas s’éterniser en arguments supplémentaires au sujet de cet excellent album, les plus psychologues d’entre nous auront compris qu’il faut lui mettre la main dessus sans attendre, histoire de passer l’hiver sans attraper froid aux fesses.

Pays: US
Heavy Psych Sounds
Sortie: 2017/10/06

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