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LENTO – Fourth

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Formé en 2004 à Rome, le groupe Lento en arrive aujourd’hui à s’imposer parmi les combos les plus notables œuvrant dans la veine doom/sludge/post-rock, aux côtés du plus important groupe transalpin du genre, Ufomammut. Depuis toujours composé d’Emmanuele Massa (basse), Federico Colella (batterie) et des trois guitaristes Donato Loia, Giuseppe Caputo et Lorenzo Stecconi, Lento vient de commettre son quatrième album, fort justement appelé « Fourth ». Celui-ci fait suite à « Earthen » (2007), « Icon » (2011) et « Anxiety despair languish » (2012) qui ont tous comme caractéristique commune d’être instrumentaux.

Comparés à leurs débuts à des formations comme Pelican ou Isis, les gens de Lento se sont aussi formés au contact du grand Ufomammut, avec qui ils commettent un album live commun « Supernaturals – Record one » en 2007.

« Earthen » était un album marquant, qui lançait Lento dans le milieu souterrain des amateurs de doom et de sludge metal. Les albums suivants ont parfois moins captivé les auditeurs mais ici, avec « Fourth », on peut dire que les Romains reviennent en force. Cet album a été soigneusement conçu, prodiguant un sludge metal atmosphérique (« Undisplaceable, or a hostile levity », « Let bygones be bygones (a grievance) ») capable de déboucher parfois sur des accès d’une violence rare (« A penchant for persistancy », « Cowardly compromise »). L’épaisseur du son laisse pantois dans ces moments où le groupe charge toutes guitares dehors et on croirait parfois entendre du Gojira de la grande époque. Les enchaînements entre les morceaux, raccordés entre eux par des transitions ralenties font en fait de cet album une longue page unique, traversée par des mers calmes et des tempêtes obscures. La progression à travers ces morceaux prendre l’aspect d’un trek dans des montagnes hallucinées, peuplées de créatures immenses parfois débonnaires (« In itself »), parfois colériques (« Self conviction or belief »). Le final massif « A matter of urgency » nous colle huit minutes de guitares colossales et martiales, bâtissant un mur de son himalayen, aboutissant au final sur des moments de sérénité granitique.

Distribué chez Consouling Sounds, ce quatrième album de Lento est une coulée de lave putride à travers les oreilles, dévastant tout sur son passage et échauffant les esprits. En matière de solidité sludge, c’est exemplaire et on pourrait même dire que ce disque contribue à la définition d’un son typiquement italien dans ce genre.

Pays: IT
Consouling Sounds
Sortie: 2017/10/06

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