LE BELVE – Raise
Il faut connaître un peu d’italien pour saisir la subtilité du nom du groupe qui nous intéresse ici. Ce n’est pas un nom au singulier mais au pluriel qui désigne deux types qui se font appeler Belve, un peu comme les Ramones ou les Datsuns qui se présentent comme une fausse fratrie. Ici, nous avons Francesco Delle Belve (chant et guitare) et Leonardo Delle Belve (batterie et djembé) qui nous proposent leur premier disque, que l’on peut voir comme un long EP puisqu’il affiche 32 minutes ou comme un petit album puisqu’il ne contient que six morceaux.
Mais ces six morceaux recèlent chacun des petits trésors d’imagination. Le duo de Vicenza commet ici un florilège de titres allant chercher leur inspiration dans un rock garage rêveur mais également nerveux, utilisant l’anglais, l’italien ou rien du tout (l’instrumental « 007 »). On est agréablement mis en condition avec le pimpant « Viareggio » qui fait virevolter une guitare cristalline et une rythmique capricieuse. Ce titre est idéal pour entrer dans l’œuvre, qui ne tarde pas à briller avec un slow exemplaire de plus de six minutes (« Pills »), qui fait un peu penser au « I’m gonna crawl » de Led Zeppelin. L’ambiance douce et planante de ce morceau a été concoctée avec un sens inné de l’équilibre entre force et tendresse.
Les Belve ne nous laissent pas sur notre faim avec une belle exploitation de ce titre phare, qui trouve des successeurs valables avec un « Iridei » ayant pris une tangente stoner, puissante et lourde, tout en urgence, la ballade « Venerdi », toute en grâce et en finesse chagrinée, l’instrumental « 007 » aux relents de surf music pétaradante ou un « A shuak » enrubanné dans du psychédélisme délicat.
Saluons donc ce joli disque qui dégouline de sensibilité et de maîtrise et sentons-nous obligés de tirer notre chapeau à ces deux musiciens des Belve, qui démarrent ici leur carrière discographique avec un album remarquable.
Pays: IT
Autoproduction
Sortie: 2017/07/07