OSLO DEADTRASH PROJECT (The) – Headpixel Data
Comme sous-titre, « Headpixel Data » porte le doux nom de « Electronik Pop Koncept Melancholy Disk ». Très guttural, tout ça. Cet album émane pourtant d’un concitoyen de Showstar. En effet, celui qui est à la base de ce vocable qui ferait pâlir d’envie un Teuton un peu jaloux se nomme tout simplement Pierre Lejeune (The Alpha Verticals). Et c’est très bon, ce qu’il fait.
Parfaite intro, « Hydro » ouvre le bal par des sifflements et des bruits bizarres, avant de céder la place à l’orgue puis au très electro « Rallyman », recueil d’effets spéciaux branchés électro mais pourvu d’une très belle mélodie. « In Love And Sad » est plus rythmé par les percussions mais l’orgue émerge rapidement pour nous gaver d’une belle mélodie triste. Au chant, Pierre Lejeune est soutenu par une belle voix féminine inconnue.
Sur des bruits de tambours qui ressemblent un peu à des bruits de crécelles, « The Supporter » change complètement de registre et met l’accent sur les voix du désert, des voix perdues quelque part dans un coin reculé du Maghreb. « Ultramicroscopic » se déroule sur un mid tempo très bien chanté et joué avec beaucoup d’enthousiasme et de belles harmonies vocales, malgré les effets électroniques, pas trop gênants dans ce cas. C’est un des très bons titres de l’album.
« 1000 Reasons To Kill You » commence par des chants d’oiseaux suivis par l’orgue, vedette incontestable qui donne beaucoup de majesté à cet album dont le climat général est triste. La voix féminine, très douce et bien posée, participe à cette impression de sérénité et agrémente le morceau de questions existentielles sur fond de respect et d’amour pour la nature. « Today (Rotten For Desk Enrol) » comporte aussi une mélodie imparable qui donne à cette musique déferlante une impression de continuité dans la tristesse.
« Inheritance » produit d’abord ses effets de manche sous forme de percussions convulsives avant de renouer avec un semblant de calme et la tristesse intimiste qui domine sur cet album et est symbolisé par l’orgue, joué avec beaucoup de talent. « Kings Of Taxonomy » commence par des voix qui ressemblent à celle des aéroports mais avec des effets de réverb, avant de passer la vitesse supérieure. L’orgue est souverain dans sa façon de conduire le chant sur les passages critiques avant de parachever l’effet électro.
« I’m A Swine » commence comme un chant d’église, avant de passer outre les conventions habituelles et de nous donner un morceau intimiste et triste. Grâce aux percussions originales, « E – Quilibrium » donne aussi une impression primesautière qui va libérer une atmosphère plus optimiste, avec cette voix féminine inconnue mais non dépourvue de charme et qui s’affirme de morceau en morceau. Enfin, « Roy 1/A » commence comme un titre traditionnel à l’orgue, joué avec beaucoup de brio, et se poursuit dans un registre déjanté très à la mode et en rupture totale avec ce qui précède. Est-ce la représentation du monde qui nous entoure ?
The Öslo Deadtrash Project est le fruit de l’imagination fertile de Pierre Lejeune, dont les mélodies sont agrémentées de guitares, de piano, d’un mélodica ou même d’un xylophone. Son talent de composition, la tristesse qu’il dégage, la légèreté qu’il imprime, font de cet album un moyen de découvrir un style un peu suranné joué avec des moyens up to date.
Cette année, CARTE POSTALE RECORDS disposera comme l’an passé d’un espace lors du prochain Verdur’ Rock festival ce samedi 25 juin à la Citadelle de Namur. The Öslo Deadtrash Project sera présent avec Pillow et beaucoup d’autres.
Pays: BE
Carte Postale Records cd.cap8
Sortie: 2005/06/25