DOPE OUT – Scars and stripes
Quand on choisit les pseudonymes de Stoner (le chanteur guitariste), Crash (le guitariste), Doc (le bassiste) et Mad (le batteur), c’est qu’il y a de l’électricité ou de la folie dans l’air. Et avec Dope Out, quatuor parisien donnant avec ferveur dans un hard rock/power metal/glam punk, de l’électricité et de la folie, on va en manger à tous les services.
Après un EP « All hopes inside » (2013) et leur premier album « Bad seeds« (2014), les quatre excités de Dope Out reviennent avec ce « Scars and stripes » qui ne se contente pas de faire du jeu de mot finaud et intellectuel basé sur les fameuses stars and stripes du drapeau américain, mais qui envoie la purée tous azimuts à l’attention des amateurs de hard rock poseur et décomplexé du phallus, genre Guns ‘n’ Roses, Black Stone Cherry, Steel Panther ou autre subtilité stoner désertique nourrie à l’essence de dragster.
Si Dope Out (que l’on orthographie parfois Dope Oüt) est capable de fixer d’entrée de jeu les tympans sous un dense pilonnage de décibels charnus (« Scars and stripes », « Dive », The freakshow »), il peut aussi alléger le barda avec des choses plus feutrées (« Lady misfits »). Enfin, tout cela reste très relatif car ce titre « Lady misfits » finit par partir en vrille dans un tourbillon électrique déjanté. Et afin de bien faire comprendre que l’on n’est pas ici pour jouer de la mandoline, Dope Out resserre tous les boulons sous la bannière de l’énorme « Clan of bats », puissant comme un bon titre de Soundgarden à la grande époque. La teneur en haute énergie ne faiblit pas avec « Shooting gun » ou « Nose white » qui mettent la pression sur la pédale d’accélérateur et la manette des gaz.
On en arrive alors au dernier tiers de l’album et c’est là qu’on voit en général le grand groupe (celui qui termine le marathon électrique tout en fraîcheur) ou le petit groupe (qui finit sur les rotules et bâcle la fin avec quelques morceaux de second choix). Dans ce match, Dope Out rejoint les doigts dans le nez la première catégorie. Que ce soit dans la tempête de « Balls to the wall » (rien à voir avec le titre d’Accept), les riffs tranchants d' »Again » ou même la ballade « Soulmate » qui achève l’album à la guitare sèche, Dope Out n’a que des cartes gagnantes dans son jeu.
Dans le genre, le terrain a largement été piétiné par de nombreux groupes du même acabit mais Dope Out parvient à remettre du sang neuf dans le domaine déjà bien visité du hard rock et à lui donner cette patine classique qui fait qu’on n’a pas fini de headbanguer comme des mouflons en rut ou de faire de l’air guitar comme des crétins dans notre chambre quand retentit du bon hard, simple et direct et sans prétentions.
Pays: FR
Dooweet Agency
Sortie: 2017/03/03